Tout pour les coraux (2 min 30)

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La Nouvelle-Calédonie a annoncé qu’elle renforçait la protection de ses récifs coralliens en créant plusieurs réserves naturelles. De son côté, Brune Poirson a lancé la « Mission océans » pour inventorier les substances chimiques nocives pour les coraux.

La Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique Sud, a renforcé mardi la protection d’une grande partie des récifs vierges du parc naturel de la mer de corail, une des plus vastes réserves marines au monde. Les arrêtés adoptés mardi créent à l’intérieur du parc naturel de la mer de corail une réserve intégrale de 7.000 km2 et une réserve naturelle de 21.000 km2, qui couvrent plus d’un tiers des exceptionnels récifs calédoniens, a indiqué le gouvernement du territoire dans un communiqué. Avec ses 1,3 million de km2, le parc de la mer de corail, créé en 2014, est l’une des plus vastes réserves marines au monde. Il abrite une biodiversité exceptionnelle avec plus de 2.000 espèces de poissons, 310 espèces de coraux et plus d’un tiers des récifs « vierges » de la planète. Toute activité humaine autre que scientifique est ainsi interdite sur certaines portions de récifs connus pour accueillir tortues vertes, requins ou baleines à bosse. Dans la partie réserve naturelle, la pêche sera interdite, y compris pour l’autoconsommation, tout comme les sports nautiques motorisés, les bivouacs ou les pique-nique à terre. L’accès sera payant et le tourisme réglementé: autorisation préalable du gouvernement pour les opérateurs de tourisme, interdiction des bateaux de plus de 200 passagers, présence à bord de personnel formé aux bonnes pratiques du parc… Le gouvernement français a salué la protection de ce « patrimoine naturel irremplaçable ». « C’est une étape majeure dans la structuration du parc naturel marin de la mer de corail, qui abrite et protège près d’un tiers des récifs coralliens les plus précieux de la planète », a commenté le secrétaire d’Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, se réjouissant d’une « avancée concrète et irréversible ». « C’est le genre de leadership que nous voulons voir dans la conservation des récifs coralliens et nous l’applaudissons », a également estimé dans un communiqué John Tanzer, de WWF International. « Avec une bonne gestion, ces aires marines protégées aideront à maintenir les populations de poissons et la santé des écosystèmes qui permettra aux récifs de résister aux impacts du changement climatique. Ce leadership doit inspirer d’autres gouvernement », a-t-il plaidé.

Les récifs coralliens, qui abritent plus d’un quart des espèces animales et végétales des océans, sont particulièrement sensibles au réchauffement et sont menacés de disparition à cause du blanchissement. Mais d’autres menaces pèsent sur eux, notamment les substances chimiques contenues dans les océans. Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, a ainsi annoncé le 1er août dernier le lancement d’une « Mission océans » dont l’objectif est d’identifier, dans les produits de grande consommation, des substances qui endommagent les récifs coralliens pour ensuite les interdire. Les cosmétiques, les crèmes solaires ou encore les lessives sont particulièrement visées. En effet une étude publiée en 2015 montrait que les récifs coralliens souffraient de l’exposition à l’oxybenzone, utilisé dans des produits solaires en raison de sa capacité à absorber les rayons ultraviolets. L’inventaire de ces substances nocives est à la charge de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui devra proposer des mesures d’encadrement réglementaires adéquates au premier trimestre 2019. Cette « Mission océans » visera aussi « à proposer de nouvelles mesures de protection des océans contre les déchets et notamment la pollution par les plastiques », a indiqué Brune Poirson.