Dans le cadre de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), deux contributions majeures de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) améliorent la connaissance des oiseaux en Afrique.
Un projet soutenant les Dénombrements internationaux des oiseaux d’eau (DIOE) a donné un nouvel élan aux données sur les oiseaux d’eau au sein de sept Parties contractantes africaines de l’AEWA situées le long de la voie de migration hautement prioritaire d’Asie de l’Ouest/Afrique de l’Est. Durant la période 2016-2017, des dénombrements d’oiseaux d’eau ont été réalisés sur une centaine de sites au Burundi, à Madagascar, en Ouganda, en République-Unie de Tanzanie, au Rwanda, au Soudan et au Tchad, en étroite collaboration avec Wetlands International, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) en France et le Centre pour l’ornithologie de terrain (SOVON) aux Pays-Bas.
Les sites examinés incluaient certains sites Ramsar ainsi que plusieurs zones humides identifiées au sein du Réseau de sites critiques (CSN) comme étant d’une importance cruciale pour les populations d’oiseaux d’eau migrateurs. Parmi ces zones humides, on citera par exemple, le Parc national de la Rusizi et le lac Rwihinda au Burundi, le lac Kinkony, le delta du Mahavavy, les baies de Mahajamba et de Bombetoka à Madagascar, les zones humides de Lutembe et de Mabamba, les chutes de Murchison et les îles Musombwa en Ouganda, le site Ramsar de Rugezi-Burera-Ruhondo au Rwanda, les lacs Natron, Victoria et le Serengeti en République-Unie de Tanzanie et les Plaines d’inondation de Bahr Aouk et Salamat au Tchad.
Le projet a aidé à maintenir et, dans certains cas, à élargir la couverture des DIOE le long de la voie de migration d’Asie de l’Ouest/Afrique de l’Est, améliorant ainsi les données et les connaissances sur les oiseaux d’eau dans la région. En outre, il a permis d’accroître les capacités disponibles pour l’identification et la surveillance des oiseaux d’eau.
Par ailleurs, une nouvelle étude sur la manière dont les stratégies de gestion des récoltes d’oiseaux d’eau en Europe peuvent être formulées sur la base de données limitées vient d’être publiée dans la revue Ecological Applications. L’étude a été réalisée par des spécialistes des oiseaux d’eau de l’Université d’Aarhus, de l’ U. S. Geological Survey, de l’Agence finlandaise de la faune sauvage et de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, qui coopèrent dans le cadre de la Plate-forme européenne de gestion des oies (EGMP) de l’AEWA. Parmi toutes les espèces fauniques, les oiseaux d’eau font partie des espèces les plus pêchées et beaucoup d’entre elles ont subi un déclin important au XXe siècle, en particulier en Amérique du Nord et en Europe. Parmi les mesures prises pour freiner et inverser le déclin du nombre d’oiseaux, on peut citer la Migratory Bird Treaty Act en Amérique du Nord – qui célèbre cette année son 100e anniversaire – et la Directive Oiseaux, la plus ancienne législation de l’Union européenne en matière de conservation pour la protection de toutes les espèces d’oiseaux sauvages naturellement présentes en Europe. Pourtant, en Europe, le suivi des populations de ces espèces gagnerait à être renforcé avant qu’il puisse servir à leur gestion adaptative. Pour répondre à ce besoin, la Plate-forme européenne de gestion des oies (EGMP) a été créée sous les auspices de l’AEWA, dans le but de fournir un mécanisme pour un processus décisionnel structuré, coordonné et inclusif pour l’utilisation et la gestion durables des populations d’oies en Europe.