Une consultation publique s’est ouverte sur le renouvellement du moratoire sur la chasse au courlis cendré et à la barge à queue noire. Un moratoire incomplet d’après la LPO.
« Depuis 2008, en raison de leur mauvais état de conservation, le Courlis cendré et la barge à queue noire, deux espèces appartenant à la liste des espèces chassables sont protégées par des moratoires, conformément aux dispositions et préconisation de l’Accord pour la conservation des oiseaux migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) ». Ainsi est introduite une consultation publique sur le nouvel arrêté relatif à la suspension de la chasse au courlis cendré et à la barge à queue noire en France métropolitaine. Dans un communiqué, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a invité les citoyens à s’exprimer jusqu’au 31 juillet, en se déclarant favorable au renouvellement, pour au moins trois ans, des moratoires pour ces deux espèces classées vulnérables par l’UICN. L’association s’inquiète toutefois d’une incohérence dans l’arrêté : le moratoire sur la chasse au courlis cendré n’englobe pas les zones de l’estran et les eaux territoriales. « Pour le courlis cendré, le moratoire doit aussi être étendu à la chasse sur le Domaine Public Maritime, là où sont chassés la majorité des courlis ; un moratoire sur les seuls espaces terrestres n’a pas de sens et contrevient aux engagements internationaux de la France. » En effet, comme de nombreux limicoles, le courlis cendré fréquente pendant plus de neuf mois de l’année les vasières et les estuaires français. Tout en rappelant dans un argumentaire que la France est le dernier pays européen à chasser le courlis cendré, la LPO appelle à une cohérence entre la politique de la France et les actions de conservation européennes : « Certains pays sont obligés d’accompagner la reproduction du courlis par des élevages. L’Europe soutient toutes ces initiatives de conservation (achats de terrain, mise en réserve, gestion de l’eau, agricultures soutenables, enclos de protections pour les nichées). […] L’ensemble de la communauté européenne investit plusieurs dizaines de millions d’euros pour la conservation du courlis cendré ». La LPO regrette par ailleurs que les prélèvements cynégétiques du courlis cendré ne fassent pas l’objet d’un suivi clair : « A l’heure actuelle, les estimations des prélèvements se basent sur des enquêtes très localisées, où ces espèces sensibles sont catégorisées grossièrement dans des lots ‘courlis’ ou ‘barges’. »