Afin d’échanger sur les enjeux liés aux maladies de la faune sauvage, le Parc national des Écrins et l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) ont organisé un séminaire dans le cadre de la stratégie sanitaire des parcs nationaux.
Parmi les menaces précipitant la crise d’extinction de la biodiversité, l’émergence et la propagation de maladies infectieuses tend à devenir de plus en plus prégnante, voire critique pour certaines espèces en danger. Bien que la faune sauvage puisse être considérée dans certaines conditions comme sentinelle pour les maladies des troupeaux domestiques, voire pour celles de l’homme, des approches conventionnelles sur les maladies infectieuses ont longtemps prédominé, qui ne prenaient pas en compte l’interface « homme-animal-nature ». La prise en considération globale des questions sanitaires dans les politiques internationales de biodiversité a commencé à voir le jour au milieu des années 2000.
Dans le contexte actuel d’accroissement du risque de maladies émergentes ou ré-émergentes, le réseau des Parcs nationaux s’est engagé en 2015 dans la formalisation d’une stratégie sanitaire commune qui, après deux années de dialogue, arrive au terme de son processus d’élaboration. Dans un communiqué, l’AFB a précisé qu’elle traitait, « s’intéressait tout particulièrement aux domaines de la surveillance des maladies de la faune sauvage, des stratégies d’acquisition de connaissance et d’accueil de la recherche et enfin aux questions fondamentales de la prévention « au quotidien » et de l’anticipation des crises sanitaires. »
Afin de « créer une culture sanitaire commune » et de mettre en relation les équipes techniques des Parcs nationaux, les vétérinaires de faune sauvage et ceux de laboratoires départementaux d’analyses et les spécialistes de l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), un séminaire s’est déroulé dans l’Embrunais les 18 et 19 Mai, sous l’égide de l’AFB et le réseau des Parcs nationaux qui lui est rattaché. Des tables rondes sur la surveillance des épidémies parmi la faune sauvage et la prévention spécifique des dangers potentiels liés aux opérations de translocation et de ré-introductions d’espèces sauvages ont notamment été organisées, dans le but de répondre à deux questions essentielles : comment parfaire la détection et la surveillance des maladies de la faune sauvage ? Et quelles priorités de gestion dans un espace protégé ?
Les résultats du séminaire permettront de réaliser les derniers ajustements au programme d’actions de la stratégie sanitaire attendu pour l’été 2017. « Ce programme d’actions accordera une part non négligeable aux actions de surveillance et de prévention (en particulier biosécurité et animation territoriale), précise le communiqué. Il sera conduit dans l’esprit des programmes d’action des chartes de parc national, dans une logique de partage et de valorisation des compétences et des prérogatives des partenaires opérant sur les territoires de parc. » Des comités de suivi sanitaire associant services de L’État et acteurs socio-professionnels seront mis en place dans les territoires, pour une meilleure appropriation des enjeux de la stratégie sanitaire.