Drôme : des millions de micro-guêpes lâchées pour lutter contre la pyrale du buis

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Buchsbaumzünsler Raupe auf einem Buchsbaumim Garten frißt alle Blätter weg.
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Des millions d’insectes, de la famille des guêpes mais de très petite taille, ont été lâchés le 22 juin dans les forêts de la montagne Saint-Maurice, espace naturel drômois, pour lutter contre la pyrale, ce papillon venu d’Asie qui ravage les buis.

Dans l’espoir d’endiguer la prolifération de la pyrale du buis, un insecte nuisible, la commune de Dieulefit a installé sur 5 000 m2 des diffuseurs de micro-hyménoptères ou trichogrammes qui tuent les larves des pyrales. Jeudi 22 juin au matin, une douzaine de bénévoles ont disposé dans les buis près de 500 diffuseurs, des sortes de pochettes en carton renfermant chacune 5 000 de ces insectes qui vont ensuite s’en échapper avec la chaleur. Développés par l’entreprise drômoise Bioline du Groupe Invivo, ils pourraient réduire jusqu’à 86% la quantité de chenilles sur les buis, les micro-guêpes tuant les œufs de la pyrale. La durée d’efficacité d’une application est estimée à deux semaines. Un autre lâcher avait été réalisé deux semaines plus tôt. « Certains disent que l’on ne peut rien faire contre la pyrale du buis. Nous, nous essayons de faire ce que l’on peut pour lutter. Nous avons par exemple expliqué aux habitants qu’il existe des pièges à phéromones (substances chimiques comparables aux hormones, émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers entre les individus d’une même espèce, ndlr). Nous testons différentes solutions », explique Christine Priotto, maire de Dieulefit.

Ces tests sont suivis par la direction régionale de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, ainsi que l’Office national des forêts. Une expérimentation identique est réalisée par la commune de Marsanne, sur 1 000 m2, dans le département. Le Bacillus thuringiensis (dit « BT »), bactérie qui s’attaque aux chenilles, est aussi très utilisé pour contrer les « trois à quatre » générations de pyrale qui peuvent voir le jour chaque année. « Nous sommes aussi concernés par la pyrale du buis à notre domicile. Chez nous, on la retire à la main, au jet d’eau. Mais cette montagne, c’est un patrimoine naturel. Avec la pyrale, le paysage peut être modifié. Si cette expérimentation fonctionne, le dispositif pourrait être généralisé », souligne Catherine Cadier, 62 ans, et habitante de Dieulefit qui participait à la pose des diffuseurs.

Apparue en France en 2008, la pyrale sévit particulièrement dans le sud de la Drôme où ce papillon avait fait des ravages l’été dernier. Depuis 2014, le programme national SaveBuxus, coordonné par l’association Plante et Cité, basée à Angers, l’Institut technique de l’horticulture, la société Koppert et l’Inra, vise à trouver des solutions de biocontrôle pour lutter contre le ravageur. A terme, une disparition de l’arbuste, très présent dans les forêts méridionales et sur les terrains calcaires des autres régions, aurait des conséquences sur l’érosion des sols et l’écosystème.