Deux macaques potentiellement porteurs d’un virus d’herpès mortel pour l’homme sont encore en semi-liberté, alors que quelque 150 de leurs congénères ont déjà été euthanasiés.
Deux jours après les abattages massifs des macaques de « la Pinèdes des singes » suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise, effectués sous le contrôle de la préfecture, l’exploitant du site a constaté, le 21 mai, une « dégradation volontaire » de l’enceinte du parc animalier fermé au public, précise la préfecture dans un communiqué. « Au-delà des suites pénales qu’encourent les auteurs de ces agissements, la préfecture des Landes souligne l’inconséquence de tels actes et le danger auxquels ils exposent non seulement leurs auteurs, mais également les soigneurs et les tiers en cas de sortie d’animaux hors du parc ».
« Deux mâles de la même espèce, âgés de 18 et 19 ans, vivent toujours dans l’enceinte, en semi-liberté » depuis avril 2015. Les deux primates n’étaient plus, depuis cette date, en contact direct avec leurs congénères détenus en volières, selon la préfecture. Or ces deux animaux n’ont « pas encore fait l’objet des prélèvements permettant de préciser leur statut du point de vue de l’herpès B », souligne-t-on de même source. Afin de maîtriser les risques associés à leur capture, il avait été décidé de ne procéder à ces vérifications sanitaires qu’après la mise en œuvre de l’euthanasie des autres animaux.
La préfecture des Landes souligne en conséquence « l’impérieuse nécessité de ne pas perturber les deux singes actuellement détenus dans ce parc zoologique et de ne pas obérer le travail des professionnels engagés dans leurs soins ». Elle appelle la population à s’abstenir d’approcher l’enceinte du parc, pour apercevoir ou photographier les deux macaques. Enfin, elle rappelle que ces deux animaux sont également «susceptibles d’être porteurs du virus de l’herpès B, dont l’infection à l’homme, d’une extrême gravité, engage systématiquement le pronostic vital de la personne contaminée et cause en cas de survie des séquelles neurologiques et cognitives très sévères ».
Le parc animalier, mis en liquidation judiciaire en avril 2016, avait vu son activité suspendue par arrêté préfectoral en janvier de la même année, après le constat de « graves dysfonctionnements », notamment des évasions répétées d’animaux, une reproduction non-maîtrisée et un contrôle sanitaire « parcellaire ». Brigitte Bardot, présidente de la Fondation qui porte son nom, a dénoncé dans une lettre ouverte au préfet des Landes, « un assassinat avec préméditation. Honte à vous d’avoir secrètement organisé ce carnage sans prévenir les associations de protection animale, avec la complicité des services vétérinaires départementaux, écrit Mme Bardot. Ce « scandale, ajoute-t-elle, lui rappelle le cas des deux éléphantes du parc de la Tête d’Or à Lyon qui, soupçonnées d’être porteuses de tuberculose, allaient être euthanasiées sans (mon) intervention et celle de la princesse Stéphanie de Monaco auprès du maire Gérard Collomb ».