Reproduction en captivité pleine d’espoir pour l’aigle de Bonelli

Photo © Christian Pacteau / LPO

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La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) fait le bilan du programme LIFE Aigle de Bonelli pour l’année 2017 : 12 oiseaux nés en captivités seront bientôt réintroduits en Espagne.

Considéré comme menacé en Europe à cause de sa faible population (920 à 1 100 couples), l’aigle de Bonelli, un rapace méditerranée nichant sur les falaises et reconnaissable à sa tâche dorsale blanche caractéristique, ne compte que 32 couples naturels en France. Strictement protégé, l’oiseau fait également l’objet d’un programme LIFE doté de financements européens et visant à renforcer, à travers des réintroductions, ses populations en Espagne, son dernier bastion en Europe avec 65% des effectifs.

Initiés dans les années 1990 par l’Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage (UFCS) et soutenus par la LPO, deux centres de reproduction en captivité de l’Aigle de Bonelli ont été installés en France : l’un en Ardèche, l’autre en Vendée. Rattachés au programme LIFE en partenariat avec l’Espagne depuis 2013, ils concourent à la préservation de l’espèce en réintroduisant, avec l’aide du GREFA (Grupo para la Recuperación de la Fauna Autóctona y su Hábitat), les poussins nés en France dans différentes provinces espagnoles : Castille, Navarre, Pays Basque, Majorque… Les deux centres UFCS-LPO hébergent quatre couples qui, sur l’année 2017, ont totalisé douze poussins : onze dans le centre de Vendée, et un dans celui d’Ardèche. Ainsi le nombre de poussins élevés en captivité représente entre le quart et le tiers des poussins sauvages à l’envol en France pour l’espèce ! Un tel succès s’explique en partie grâce aux protocoles stricts élaborés pour la formation des couples et à l’alimentation prodiguée aux adultes, facteur essentiel de la viabilité embryonnaire autant que post-embryonnaire. Grâce à l’amélioration de ces méthodes, le taux de mortalité embryonnaire dans les deux centres est ainsi passé de 45% à 0% et le taux de survie post-embryonnaire de 61% à 91% entre 1999 et 2017.

Sur les douze poussins nés en captivité, huit sont déjà en Espagne et les quatre derniers les rejoindront courant juin. Tous les poussins sont réintroduits par la technique dite du « taquet », qui consiste à installer les jeunes dans des nids reconstitués, ici sur des falaises ou dans des tours métalliques. Ainsi imprégnés du site, avant de savoir voler, pendant plusieurs mois et nourris par l’homme, les poussins vont, après l’envol, petit à petit optimiser leur capacité d’athlète. La LPO indique que le taux de survie des oiseaux réintroduits en Espagne dans le cadre du programme LIFE avoisine les 50%.