Des restrictions d’importation et une formation des agriculteurs sont mises en place pour sauver les palmiers du charençon rouge.
Dans les oasis du pourtour méditerranéen, les palmiers meurent peu à peu, attaqués par un coléoptère, le charençon rouge. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé vendredi un plan d’action pour empêcher sa progression. Des mesures internationales pour interdire l’importation de palmiers dépassant 6 cm de largeur en provenance de pays infestés vont être mises en place, a annoncé l’organisation dans un communiqué, à l’issue d’une réunion de haut niveau avec différents ministres de l’Agriculture et scientifiques à Rome. Il y a urgence : le charençon rouge, qui détruit les palmiers en les rongeant de l’intérieur, s’est rapidement répandu dans plus de 60 pays. Il menace les palmiers dattiers et les cocotiers, ainsi que les palmiers d’ornement. La FAO a dressé un constat accablant de l’efficacité de la mobilisation contre ce ravageur, qui fait mourir à petit feu les oasis dans le désert et les jardins des grandes villes du sud. « Les facteurs contribuant à sa propagation ont été détectés tardivement chez les palmiers infestés, en raison du manque de contrôle, du manque de participation des pays producteurs de dattes et de noix de coco, d’une évaluation incomplète des risques, (…) de difficultés à gérer les nombreux pièges à travers les réseaux oasiens, de mesures de quarantaine laxistes et d’une mauvaise gestion des arbres infestés et de la difficulté à contrôler le ravageur dans les zones privées et les jardins familiaux », informe l’organisation dans son communiqué.
Des stratégies nationales rigoureuses sont requises et peuvent contribuer à l’éradication de la maladie comme l’ont montré l’exemple des Canaries ou de la Mauritanie. La FAO estime nécessaires « une formation des agriculteurs, des contrôles réguliers, des pièges à phéromones, un suivi des infestations, le retrait des arbres très infestés, et des mesures de quarantaine strictes ». Une étude menée en Arabie Saoudite a montré que le taux d’infestation, évalué à 7%, avait chuté pour atteindre les 0,15% en l’espace d’un an lorsque des contrôles hebdomadaires avaient été effectués, selon la FAO. Dans certains pays touchés, les agriculteurs ont installé sur leurs téléphones des applications de groupe afin de partager les informations et alertes. En 1956, lorsque des études sur le sujet avaient été menées, seules quatre espèces de palmiers étaient affectées par le charençon rouge. A présent, le ravageur en menace 40.