Plusieurs dizaines d’éleveurs d’ovins se sont rassemblés vendredi dernier au sommet du Mont Aigoual, à la limite entre le Gard et la Lozère, pour dénoncer les attaques de loups sur leurs troupeaux.
Ces éleveurs se sont réunis devant l’observatoire météorologique du Mont Aigoual à l’appel du syndicat des éleveurs d’ovins du Gard. « Le loup s’implante de plus en plus sur notre territoire, causant des attaques quotidiennes, dénoncent-ils par la voix du président de ce syndicat Marc Delpuech. Aujourd’hui, il menace directement nos exploitations, et, au-delà notre territoire ». Sur le sommet du Mont Aigoual, culminant à 1.567 mètres, dans les nuages, la pluie et le froid, les éleveurs, parfois venus avec leurs chiens et cinq tracteurs, ont placé banderoles et pancartes à destination des touristes, alors que de nombreux randonneurs parvenaient à l’observatoire vers 12h.
« Le pastoralisme n’est pas compatible avec les grands prédateurs », proclamait l’une d’entre elles. « Non à la disparition de l’élevage pastoral méditerranéen », assurait une autre alors qu’un loup en peluche était symboliquement pendu près du rassemblement. Ce dernier avait notamment pour objet « d’inaugurer » un « panneau d’information » à destination des touristes. Reprenant la chanson « Promenons -nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas », cette pancarte propose notamment de protéger « les éleveurs autant que le loup » et affirme que les producteurs d’ovins « ne demandent pas davantage d’indemnisation mais une régulation plus sévère du loup ». Certains éleveurs réclament notamment la présence permanente d’une « brigade loup » qui serait en mesure de les défendre rapidement, assurant que le prédateur attaque désormais en plein jour et ne se laisse impressionner ni par la présence de bergers, ni par celle de chiens de troupeau.
Dans les Alpes-Maritimes, où se concentrent un grand nombre d’attaques de loup (459 en 2016), les élus locaux ont aussi protesté cette semaine et réclamé un plus grand nombre de tirs de prélèvement pour abattre des loups légalement.
« On réglera le problème en se débarrassant du loup, nos anciens l’avaient bien compris », a déclaré le maire de Nice Christian Estrosi, cité par Nice-Matin, lors d’un conseil métropolitain. La métropole niçoise s’étend à des communes de montagne comme Saint-Etienne de Tinée où une bergerie a été attaquée en plein village dans la nuit de dimanche à lundi. La population de canis lupus est estimée à 360 spécimens en France, dont une majorité dans le sud-est. Revenu naturellement en France dans les années 1990, par l’Italie, le loup a vu sa population tripler depuis 10 ans. Espèce protégée en Europe, sa croissance et son contrôle font l’objet d’âpres batailles entre élus, éleveurs de brebis et défenseurs de la nature.