De l’économie dans la biodiversité (et vice-versa)

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Une thèse financée par Orée explore de nouveaux modèles de gestion qui intègrent la biodiversité dans le modèle économique des organisations (publiques ou privées), et en particulier des entreprises.

Pourquoi les rapports sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) développent-ils si peu  la question centrale « environnement », qui intègre les notions de protection de l’environnement, de biodiversité et de réhabilitation des habitats naturels ? Sans doute par manque de méthodes et d’outils de quantification du facteur de coût et de la valeur ajoutée que représente la biodiversité ! Voilà ce qui a conduit le groupe de travail prospectif de l’association OREE à apporter aux organisations des solutions concrètes pour intégrer la biodiversité dans leurs stratégies. Créée en 1992, Orée rassemble plus de 170 entreprises, collectivités territoriales, associations professionnelles et environnementales, organismes académiques et institutionnels pour développer une réflexion commune sur les meilleures pratiques environnementales et mettre en œuvre des outils pour une gestion intégrée de l’environnement à l’échelle des territoires.

Après plusieurs années de réflexion, un travail sur la comptabilité des organisations a été mis en œuvre au travers d’une thèse encadrée par Michel Trommetter, directeur de recherche à l’Institut national de recherche agronomique (INRA) et co-président du groupe de travail « Biodiversité et économie ». L’objectif de cette thèse était de proposer des outils comptables permettant de réguler à la fois les interactions entre organisations et biodiversité, et les interactions entre organisations par rapport à la biodiversité.

Le résultat principal a été de proposer un modèle de gestion pour la viabilité des socio-écosystèmes, qui organise le couplage de différents outils de gestion environnementale dans une optique de résilience écologique des territoires : la gestion adaptative, la comptabilité environnementale, les paiements pour services environnementaux.

Le modèle prévoit de compenser les coûts d’amélioration des conditions environnementales par une redistribution des avantages retirés par les bénéficiaires de services écosystémiques. Trois processus d’optimisation économique et/ou fiscaux sont identifiés :

  • Un processus de statu quo, fondé sur le principe « pollueur-payeur », pour les écosystèmes non résilients ou strictement résilients et lorsque les gestionnaires sont économiquement viables ;
  • Un processus de rémunération pérenne de la part des bénéficiaires de service écosystémique, basé sur le principe « bénéficiaire-payeur », lorsque les gestionnaires optimisent les potentialités écologiques des écosystèmes gérés ;
  • Un processus d’aides temporaires économiques et techniques, financé par les bénéficiaires de services écosystémiques, lorsque les gestionnaires sont lésés économiquement et les écosystèmes gérés non résilients.

Le modèle s’appuie sur une logique de solidarité écologique à des échelles variables et sur l’identification de bénéficiaires nombreux et parfois diffus. Il fait appel à des outils et à des démarches d’ores et déjà accessibles aux acteurs et en amélioration permanente grâce aux retours d’expérience des acteurs et territoires qui la mettront en place.

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