La secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, dont la présence était annoncée au congrès des parcs naturels régionaux, s’est finalement exprimée par vidéo. Pourquoi ? Elle s’en explique dans son message.
Les « défenseurs des traditions landaises » (en clair : les chasseurs d’ortolans) ont perturbé le programme de la ministre : « je refuse que [le congrès des PNR] soit instrumentalisé du fait de ma présence, comme l’a été l’inauguration de la maison de la nature de la Somme, à laquelle j’avais été invitée il y a quelques semaines. (…) A quelques mois d’échéances électorales importantes, certains cherchent à opposer les uns aux autres, à marquer des territoires politiques, à réactiver des oppositions caricaturales et factices, d’un autre âge. Ces régressions, environnementales autant que sociétales, sont déplorables.
Dans ce contexte, je ne voulais pas que ma présence parmi vous soit l’occasion de mouvements qui auraient perturbé [le] congrès, tant dans son organisation que dans sa réussite et son image ». Barbara Pompili a toutefois apporté un soutien appuyé aux PNR, dont la pérennité est clairement remise en question dans certaines régions (Auvergne-Rhône-Alpes en particulier) : « Les PNR sont des territoires de projet, des lieux ou le développement durable d’un territoire n’est pas une notion abstraite, mais prend tout son sens. Des lieux où l’intelligence collective se construit, où la créativité est bienvenue. Des lieux où on sait gérer la complexité, où on sait créer des compromis. Des lieux où la facilité des oppositions factices n’est pas de mise. Là, on démontre, vous démonterez, que protection de la biodiversité et développement économique évidemment sont compatibles. Qu’ils se conjuguent, qu’ils se stimulent mutuellement, comme l’illustre la nouvelle marque commune « Valeurs parc naturel régional » que nous avons lancée ensemble.
Les parcs régionaux jouent un rôle éminent en faveur de nos territoires et de la biodiversité. Ce sont des territoires d’avenir ». Et la ministre de cibler, sans la nommer, la région dirigée par Laurent Wauquiez : « Aujourd’hui, les régions ont des responsabilités accrues en matière de gestion environnementale. Elles sont incitées à créer des agences régionales pour la Biodiversité. Elles jouent, pour les PNR, un rôle fondamental. Je souhaite qu’elles ne trahissent pas la confiance ainsi portée en elles. Or on voit, là aussi, des signaux inquiétants de régression. Si certaines régions sont volontaristes, d’autres mettent fin à des projets de parcs régionaux patiemment construits avec l’ensemble des acteurs de terrain. Face à cela, continuons à convaincre. Je sais que c’est votre préoccupation, je vous y encourage et vous pouvez compter sur mon soutien ».