Attila au pouvoir

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Dimanche 7 juillet 2024. Jusqu’à 20:00, la France retient son souffle : le Rassemblement national, un parti climato-négationniste, créé notamment par d’anciens Waffen-SS, exercera-t-il le pouvoir dans notre pays ?

C’est ce jour-là, précisément, que le Journal Officiel publie un décret déclarant « d’intérêt national majeur » la création d’une mine de lithium à Echassières, dans l’Allier. Pas une petite mine : un projet à 1 milliard d’euros, qui doit produire le lithium nécessaire aux batteries de 700 000 véhicules par an. « Considérant que ce projet comporte des impacts majeurs sur l’environnement et présente de très forts enjeux d’aménagement du territoire et socio-économiques », la Commission nationale du débat public (CNDP) avait décidé d’organiser un grand débat public sur ce projet. Ce débat est en cours, et doit se prolonger… jusqu’au 31 juillet. En publiant son décret trois semaines avant la fin du débat, le gouvernement résiduel de M. Attal a adressé un immense bras d’honneur aux citoyennes et aux citoyens qui se sont mobilisés pour s’informer et donner leur avis.

Pendant ce week-end électoral, plusieurs autres projets industriels ont été décrétés d’ «intérêt national majeur » : une usine de fabrication de cellules photovoltaïques à Hambach (Moselle), une usine de production de panneaux photovoltaïques et une usine de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ou encore une usine de recyclage moléculaire des plastiques à Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime). La 10 juin, soit le lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, un autre décret tout aussi discret relevait les seuils au-delà desquels une évaluation environnementale est obligatoire pour la construction de fermes-usines.

Cette frénésie réglementaire d’un pouvoir aux abois révèle sa volonté intacte de complaire, jusqu’à l’ultime seconde, aux lobbies industriels et agro-industriels qui l’actionnent depuis l’origine, et de poursuivre sans désemparer le saccage méticuleux de toutes les politiques écologiques, entrepris dès l’élection du président de la République en 2017.

La plus élémentaire décence républicaine aurait dû conduire les ministres à laisser à leurs successeurs la décision de signer ou non ces décrets. Mais ces Attila de l’environnement ont suivi jusqu’au bout leur feuille de route : pas un brin d’herbe ne doit repousser après leur passage.

Le grotesque de la situation, c’est qu’ils osent en plus accuser, sans rire, leurs adversaires de « brutaliser » le débat politique !