Viva la muerte !

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Les écolos de toutes les volières s’indignent à qui mieux-mieux de l’annonce par le Premier ministre de l’abandon (pardon, de la « mise en pause ») du plan Ecophyto. Jamais contents ceux-là, de toute façon.

« Le plan Ecophyto, qu’est-ce que c’est ? ». Sur le site du ministère de l’Agriculture, la page sensée répondre à cette question n’a pas été actualisée depuis… le 7 février 2022. C’est dire l’importance accordée à ce plan ! On y apprend que « Le plan Écophyto II+ matérialise les engagements pris par le Gouvernement et apporte une nouvelle impulsion pour atteindre l’objectif de réduire les usages de produits phytopharmaceutiques de 50% d’ici 2025 et de sortir du glyphosate d’ici fin 2020 pour les principaux usages et au plus tard d’ici 2022 pour l’ensemble des usages ». Sans blague ! Rappelons que la sortie du glyphosate a été officiellement abandonnée depuis décembre 2020. Et que l’an dernier la France ne s’est pas opposée à la ré-autorisation de son usage au niveau européen pour 10 ans !

A l’issue d’un ballet savamment orchestré avec la FNSEA (face aux barrages routiers, aux incendies et aux dégradations de bâtiments publics, aux agressions envers les agents de l’Office français de la biodiversité, l’action des forces de l’ordre est restée inhabituellement câline…), le gouvernement a cédé à toutes les exigences de l’agro-business, sans répondre en rien à la détresse paysanne. Il a pour cela, une nouvelle fois, passé la biodiversité par pertes et profits (ça coûte moins cher à court terme, et c’est moins fatigant, que d’amorcer l’inéluctable remise à plat de notre modèle agricole…), validant au passage, dans ce domaine comme dans d’autres, les thématiques mortifères portées par les droites extrêmes. Il a délibérément choisi de porter atteinte au vivant, à la flore, à la faune, et à la santé humaine. Il a fait le choix de la mort contre celui de la vie. « Viva la muerte », c’était le cri de ralliement des franquistes dans les années 30. Certes, nous n’en sommes pas là…

Les écolos ont tort de se lamenter : maintenant au moins les chose sont claires. En 2022, Emmanuel Macron avait annoncé que son second quinquennat serait « écologique ou ne sera[it] pas ». Nous voilà fixés : il ne sera pas, en tout cas pas autre chose qu’une longue et douloureuse agonie démocratique. Une parenthèse en attendant que l’original populiste vienne se substituer à sa pâle copie ?