Souffler sur les braises

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Peut-on oser se réjouir de bonnes nouvelles quand à l’est de notre continent se joue un remake de l’Anschluss, quand la folie d’un mégalomane fait pleuvoir des bombes sur des civils et des enfants ?

Dans un tel moment, les bonnes nouvelles sont-elles indécentes, ou nécessaires ?

Les deux, sans doute.

L’AFP nous apprend qu’à Teuchitlan, une localité de l’ouest du Mexique, les habitants célèbrent le retour inespéré dans les eaux de leurs fleuves d’une espèce endémique qui a été en danger critique d’extinction, le poisson téquila. Et que ce sont principalement les enfants de cette localité de 10 000 habitants qui assurent le service après-vente d’une réintroduction conduite, au départ, par des scientifiques.

Une étude publiée dans Science révèle par ailleurs que les forêts tropicales se régénèrent étonnamment vite : elles peuvent repousser sur des terres après l’abandon de l’agriculture et retrouver nombre des caractéristiques des forêts anciennes, telles que la fertilité des sols, la structure des arbres et leur écosystème, en l’espace de 10 à 20 ans seulement.

Le vivant, écrit Baptiste Morizot, ce n’est pas une cathédrale en flammes, c’est un feu qui s’éteint. Ces deux bonnes nouvelles, pour microscopiques qu’elles soient, montrent qu’il est toujours temps d’en raviver les braises, que ce feu-là ne demande qu’à s’embraser encore…

Le pyromane de Moscou nous laissera-t-il le loisir de tisonner les braises du vivant ?