Une dizaine d’ONG environnementales demandent un report de la stratégie nationale biodiversité, attendue début mars, après l’élection présidentielle, jugeant que le projet actuel « n’est en l’état pas abouti », selon un courrier transmis jeudi à l’AFP.
« Une vision politique de ce que sera le rapport de la société française à la biodiversité en 2030 peine à se dessiner, tandis que des mesures ambitieuses et concrètes visant à réduire les principales pressions font encore défaut », estiment la Ligue de protection des oiseaux (LPO), WWF, France nature environnement (FNE), la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), Aspas ou encore Ferus, dans un courrier daté du 18 février et adressé à Emmanuel Macron. Pour ces ONG, qui ont participé à l’élaboration de cette stratégie, « des mesures ambitieuses et concrètes visant à réduire les principales pressions font encore défaut », en particulier concernant les biocides (insecticides, produits désinfectants…), « la lutte contre l’artificialisation des sols, la protection des cours d’eau et des zones humides, la mobilisation des acteurs socio-économiques et des citoyens, ou la cessation de la chasse des espèces menacées ». Les ONG estiment que le projet actuel ne pourra pas aboutir « avant les échéances électorales de ce printemps » et demandent « un temps supplémentaire de travail collectif ». La France, avec la métropole et les territoires d’Outre-Mer, dispose d’un patrimoine naturel très riche mais menacé par l’urbanisation et les infrastructures de transport, les pollutions, la surexploitation de certaines espèces, le changement climatique et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Cette stratégie nationale biodiversité, la troisième, est en cours d’élaboration et porte sur la période 2022-2030. Elle était initialement attendue pour fin 2021. Des négociations internationales pour mieux protéger la nature, qui devaient se tenir en 2020 lors de la COP15 biodiversité, ont elles aussi été repoussées.