Désarroi

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Le Monde relate cette semaine le désarroi des parlementaires français, réduits à l’impuissance en matière budgétaire par les diktats de Bercy, les contraintes européennes et le corset constitutionnel. Schématiquement, députés et sénateurs seraient réduits à voter comme des Playmobil pour ou contre un budget ficelé par le gouvernement, sans pouvoir l’amender autrement qu’à la marge. Ah, si seulement ils pouvaient… Avec quelle hardiesse ils porteraient le fer dans toutes les niches fiscales nuisibles pour la biodiversité ! Avec quelle autorité ils imposeraient au gouvernement une réforme radicale de la taxation des forêts, qui incite aujourd’hui les propriétaires forestiers à pratiquer des coupes à blanc ou à planter des champs d’arbres monospécifiques, au mépris de toute variété botanique et du recours aux espèces locales. Avec quelle intransigeance ils traqueraient les subventions à l’industrie extractive, à l’agriculture intensive, aux grands projets coûteux et inutiles… Avec quelle insolence ils rabroueraient les palinodies de la ministre de la Transition écologique qui se flatte (toujours dans Le Monde) de la politique des « petits pas » qu’elle conduit à la tête de son ministère (sans préciser, toutefois, s’il s’agît de petits pas en avant, en arrière ou sur le côté, façon fest-noz). Tant de volonté politique entravée par quelques règles surannées, c’est rageant, non ?