Une enquête a été ouverte après un appel à « tuer et faire disparaître les loups », une espèce protégée en France, lancé par un agriculteur président de la Coordination rurale de la Creuse, a indiqué dimanche la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba.
Pour protéger ses troupeaux face aux dégâts de prédation causés par le loup, Florian Tournadre avait déclaré samedi lors d’un reportage diffusé sur France 3 Limousin, que son syndicat invitait « les agriculteurs à prendre leur fusil de chasse ». « Il faut le tuer, le faire disparaître et ne rien dire, ce sera la meilleure solution. Un agriculteur travaille pour nourrir l’être humain, ne travaille pas pour nourrir un prédateur tel que le loup » a ajouté M. Tournadre, déclenchant notamment une prompte réaction du journaliste Hugo Clément, défenseur-activiste déclaré de l’environnement, sur les réseaux sociaux, qui a appelé le gouvernement à « réagir face à ce délinquant ». « Au delà de l’image surréaliste d’un représentant syndical prônant l’usage des armes et la dissimulation de preuves pour s’affranchir des règles de droit, tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit. Une enquête est ouverte », a répondu Bérangère Abba, également sur Twitter. « Le loup est une espèce protégée. le tuer est illégal. Les services du ministère se sont saisis du dossier » a ajouté dans la soirée Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, toujours sur Twitter. Plusieurs moutons avaient été attaqués fin décembre sur la commune de Féniers en Creuse, département où une cellule de veille a été mise en place depuis 2020, composée des associations de protection de la nature, des services de l’Etat, collectivités locales et forestiers. Toute observation du loup doit être signalée au service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB). Début décembre, le président de la Coordination rurale de Haute-Vienne Pierrick Gouteron, avait signé un communiqué affirmant qu’« un loup sur son territoire est un loup de trop ». « Nous n’attendrons pas les conclusions toujours trop tardives des agents de l’OFB pour régler le problème. En Haute-Vienne, nous avons du plomb et du poison et nous régulerons par nous-même! », avait-il ajouté.