Un Gypaète barbu tué par les pales d’une éolienne aux Pays-Bas

Photo d'illustration ©blende12 de Pixabay

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Le 26 mai 2021, un Gypaète barbu a été retrouvé mort un an après sa réintroduction en France. Le vautour a été victime d’une éolienne néerlandaise.

Né le 21 février 2020 au Zoo de Liberec en République Tchèque, Angèle, un vautour barbu mâle a été libéré dans le sud de la Drôme le 28 mai 2020 par l’association « Vautour en Baronnies« . Le 14 mai 2021, Angèle entamait sa phase d’erratisme, quittant son territoire habituel pendant un temps pour aller là où on n’a pas l’habitude de l’observer. C’est un phénomène qui apparaît lorsque les espèces sont soumises à des fluctuations démographiques périodiques et/ou des pénuries alimentaires. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a partagé son trajet dans un communiqué, indiquant que le vautour s’est d’abord envolé vers le Massif central. Il a ensuite survolé Paris le 22 mai, puis la frontière belge deux jours plus tard. Le 25 mai, il a fait une halte au lac de l’Yssel, le plus grand des Pays-Bas. Il a repris son envol le lendemain dès 8 h 36, avant d’être happé à 9 h27 par les pales d’une éolienne près du village de Wieringerwerf sur la commune de Hollands Kroon, dans la province de la Hollande-Septentrionale. Ces informations ont été récoltées grâce à une balise GPS installée sur l’animal.

« Lorsqu’Angèle a survolé à faible hauteur le parc éolien, l’un des exploitants a été contacté pour lui demander de stopper les éoliennes le temps que l’oiseau s’éloigne, en vain », rapporte la LPO. L’association explique qu’il s’agit du premier cas de mortalité liée à une éolienne recensé en Europe pour cet oiseau rare, mais insiste cependant sur le fait qu’il ne faut pas minimiser l’incident, d’autant plus qu’on assiste à une multiplication des éoliennes en zones sensibles, y compris en France. D’autre part, les effectifs de cette espèce sont très faibles, il est donc nécessaire de ne pas lui faire courir plus de risques. « Les probabilités d’une telle collision devraient s’accroître avec l’augmentation de l’aire de répartition et du nombre des gypaètes, qui bénéficient d’importants programmes de conservation pour restaurer leurs populations en Europe, d’où ils avaient disparu durant le 20e siècle », ajoute la LPO.