Un bilan contrasté de l’évolution des mangroves antillaises

Photo d'illustration © Bishnu Sarangi de Pixabay

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Le 26 juillet 2021 était la Journée Internationale des mangroves. À cette occasion, le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dévoilé les résultats d’une étude de l’évolution des surfaces de mangroves depuis 70 ans en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy.

Les mangroves sont des écosystèmes de marais maritimes qui abrite un groupement de végétaux spécifique principalement ligneux. En d’autres termes, il s’agit de forêts qui poussent le long des littoraux, dans des eaux calmes, saumâtres (mélange d’eau douce et d’eau de mer) et peu oxygénées. Elles constituent des zones très importantes en raison de leur capacité remarquable d’absorption du carbone. Le 26 juillet est la Journée Internationale des Mangroves et à cette occasion, le Comité français de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) a publié les résultats d’une étude de l’évolution des surfaces de mangroves depuis 70 ans en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Les recherches – fondées sur des images de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) – permettent de mieux comprendre l’évolution des usages et pratiques de ces territoires, et d’ainsi mieux cerner les menaces qui pèsent ou qui ont pesé sur ces écosystèmes.

Les résultats indiquent un bilan assez contrasté en Guadeloupe. En effet, entre 1950 et 2020, il est possible d’observer une augmentation de 20 % des mangroves sur le territoire alors même que les scientifiques pensaient que la tendance était plutôt à la baisse. « Les mangroves semblent en effet avoir colonisé des surfaces importantes de marais saumâtres, un écosystème non-forestier situé entre la mangrove et la forêt marécageuse d’eau douce », explique l’UICN dans un communiqué. Cependant, malgré une amélioration, l’étude montre que de nombreux massif de l’île ont été défrichés pour être remplacés par des remblais, des ports, des zones industrielles et autres développements urbains.

À Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les résultats sont plus alarmants qu’en Guadeloupe. L’étude constate une régression de respectivement 40 et 65 % de la mangrove sur ces deux territoires pour être remplacée par des aménagements urbains. Les mangroves fournissent d’important services écosystémiques et bénéficient à l’homme en protégeant notamment les habitations lors de catastrophes naturelles. Sur ces trois îles françaises, ces écosystèmes sont fragiles, voire menacés. Le comité français de l’UICN insiste alors sur l’importance de redoubler d’efforts pour assurer leur protection et tient à véhiculer ce message lors du Congrès mondial de la Nature de l’UICN qui aura lieu le 3 septembre 2021 à Marseille.