Un vautour moine né en 2020 dans la réserve nationale de Boumort (Espagne) est mort par empoisonnement au diclofénac vétérinaire, un anti-inflammatoire utilisés pour traiter les bovins.
Un vautour né en 2020 dans la réserve nationale de Boumort (Espagne) a été reconnu comme la première victime d’une espèce de vautour à mourir par empoisonnement au diclofénac vénérinaire en Europe, d’après une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment. Le diclofénac est un anti-inflammatoire non stéroïdien utilisé pour traiter les bovins blessés. Il est extrêmement toxique pour les vautours et autres charognards sauvages qui se nourrissent des carcasses de bovins laissées à leur portée. Le diclofénac a notamment été la principale cause du déclin de plusieurs espèces de vautours en Asie du Sud.
Alors que l’Europe est le seul continent où les populations de vautours se reconstituent, le traitement par diclofénac vétérinaire est autorisé à la fois par l’Union européenne et les gouvernements nationaux d’Espagne et d’Italie. Ce traitement représente non seulement une menace immédiate et tangible pour les populations de vautours européens, mais également une voie alternative pour l’utilisation vétérinaire de ce médicament en Afrique et en Asie, rapporte l’étude. D’après le document, 7 des 11 espèces de vautours africains sont déjà menacées d’extinction.
L’association de protection des oiseaux Birdlife International plaide depuis 2013 pour une interdiction du diclofénac vétérinaire à l’échelle européenne. Elle assure que l’interdiction de ces anti-inflammatoires n’aura aucun effet négatif sur la gestion de la santé du bétail ou sur l’économie des éleveurs, car il existe des alternatives tout aussi efficaces et rentables. En 2014, une audience a eu lieu à l’Agence européenne des médicaments (EMA) où BirdLife, aux côtés de plusieurs autres organisations, a plaidé pour une interdiction totale. En fin de compte, l’EMA n’a pas proposé d’interdire le médicament, suggérant plutôt que les pays de l’UE appliquent des réglementations et un étiquetage plus strict pour minimiser le risque que le diclofénac pose aux vautours et aux autres espèces aviaires.