Pour sauver les singes, installez des ralentisseurs sur les routes !

Photo d'illustration ©petto123 de Pixabay

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Une nouvelle étude révèle qu’une réduction drastique de la mortalité d’un des primates les plus rares d’Afrique, le colobe rouge de Zanzibar (Piliocolobus kirkii), a suivi l’installation de quatre ralentisseurs le long d’un tronçon de route que les singes traversent fréquemment.

Une nouvelle étude a révélé que l’installation de quatre ralentisseurs le long d’un tronçon de route avait entraîné une réduction drastique de la mortalité d’un des primates les plus rares d’Afrique, le colobe roux de Zanzibar (Piliocolobus kirkii). Cette espèce ne se trouve que dans l’archipel de Zanzibar et est classée « en danger » par la Liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Sa survie dépend des forêts de l’île d’Unguja et près de la moitié de la population de l’espèce se trouve dans le parc national de Jozani-Chwaka Bay. Dans une étude publiée dans la revue Oryx – The International Journal of Conservation, des primatologues de l’université de Bangor, en collaboration avec des gestionnaires de parcs nationaux de Zanzibar et la Wildlife Conservation Society (WCS), ont évalué la mortalité de ce singe due aux collisions avec des véhicules – une menace croissante pour les primates vivant dans des habitats de plus en plus fragmentés et traversés par des routes.

D’après des données historiques de la route traversant le parc national, un colobe était tué en moyenne toutes les 2 à 3 semaines par la circulation. Après l’installation de ralentisseurs, ce chiffre a été réduit à un toutes les six semaines. Les auteurs notent qu’il s’agit d’un vrai progrès et qu’il n’est pas forcément nécessaire de s’arracher les cheveux pour trouver une solution à certains problèmes. Toutefois, ce taux de mortalité reste une menace importante pour l’espèce, surtout si l’on considère que la prédation naturelle a tendance à cibler les individus les plus faibles, alors que les accidents de la route ne font pas de distinction, tuant aussi bien les adultes actifs sur le plan de la reproduction que les très jeunes et les vieux.

Harry Olgun, co-auteur de l’étude, a déclaré : « Après le revêtement de la route de Jozani, mais avant l’installation des ralentisseurs, un colobe aurait été tué toutes les deux ou trois semaines, ce qui représente une mortalité annuelle de 12 à 17 %, selon une estimation. Les données récentes montrent que les ralentisseurs ont fait une énorme différence pour la sécurité des colobes. L’ajout d’autres ralentisseurs contribuerait à réduire davantage le risque », rapporte le site d’informations Wildlife Conservation Society (WCS)

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