Total a annoncé se retirer du projet d’exploitation et d’exploration pétrolière au large du delta de l’Amazone. L’entreprise a transféré les zones qui lui étaient réservées à la compagnie nationale brésilienne Petrobas. Le géant pétrolier a également exposé ses engagements en faveur de la biodiversité.
Le géant pétrolier Total a annoncé son retrait du projet d’exploration et d’exploitation dans les eaux brésiliennes, au large du delta de l’Amazone. Dans un communiqué, la compagnie déclare avoir conclu un accord avec Petrobas (compagnie nationale brésilienne pétrolière) pour lui « transférer sa participation de cinq blocs d’exploration situés dans le bassin de Foz do Amazonas, à 120 kilomètres au large du Brésil ».
Greenpeace, qui a mené un combat de longue haleine contre Total se félicite: « Il est clair que la major française renonce à ce projet controversé suite à la mobilisation internationale lancée il y a près de quatre ans. Plus de deux millions de personnes dans le monde ont signé la pétition de Greenpeace demandant à Total et BP d’abandonner ce projet », commente Edina Ifticène, chargée de campagne pétrole chez Greenpeace France.
Le journal Le Monde rappelle tout de même que l’abandon de Total est lié à une conjoncture défavorable. Il y a eu le refus des autorités brésilienne en 2018 d’accorder l’autorisation d’effectuer des forages dans les cinq zones attribuées à la compagnie ainsi que la contrainte imposée par la limite des eaux territoriales de la Guyane française. La présence d’une compagnie pétrolière dans ces zones représente un risque de « fuite de pétrole qui pourrait affecter les récifs coralliens présents dans la région et par extension la biodiversité marine », selon l’agence de régulation environnementales brésiliennes, Ibama. Greenpeace voit en ce retrait une bonne nouvelle même si Edina Ifticène rappelle que « le Récif de l’Amazone ne sera définitivement épargné que lorsque BP et Petrobras, entreprise brésilienne sous la responsabilité du climatosceptique Jair Bolsonaro, se retireront du projet. ».
Après avoir annoncé son retrait du projet « Foz de Amazonas », Total a annoncé ses mesures en faveur de la biodiversité. Le groupe s’engage à « reconnaître la valeur universelle des zones du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO, en ne menant aucune activité d’exploration ou d’extraction de pétrole ou de gaz dans ces zones ». Le géant pétrolier compte aussi lancer de nouveaux projets en mettant en place des plans d’action biodiversité pour chaque nouveau site. En ce qui concerne les sites existants, un plan d’action biodiversité sera déployé pour les sites considérés par Total comme « importants pour l’environnement« . Enfin, la major française prévoit de soutenir les actions de sensibilisation et d’éducation des jeunes à la biodiversité et des actions de recherche dans le cadre du programme Climat, Littoraux et Océans de la Total Foundation.
Sur ces paroles, Greenpeace précise dans son communiqué que le combat contre Total est encore loin d’être terminé « le pétrolier français continue d’augmenter sa production d’énergies fossiles. Le pétrole et le gaz constituent toujours plus de 90 % des investissements de Total à travers le monde, en contradiction avec la trajectoire imposée par l’accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique ».