Bruxelles épingle l’inertie de la Roumanie face au déboisement sauvage (1 mn)

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L’Union européenne a ouvert mercredi 12 février une procédure d’infraction et brandi la menace de sanctions financières à l’encontre de la Roumanie, accusée depuis des années de fermer les yeux sur le fléau du déboisement illégal de ses forêts.

Suite au signalement d’ONG, Bruxelles a exhorté Bucarest à « mettre en œuvre le règlement de l‘Union européenne sur le bois, qui empêche les sociétés d’exploitation de produire et de mettre sur le marché de l‘UE des produits issus d’une récolte illégale« , selon un communiqué de la Commission européenne. Bucarest dispose d’un mois pour commencer à remédier aux lacunes signalées. A défaut, la Commission pourrait au terme de la procédure déclencher des sanctions financières. Les autorités roumaines n’ont « ni contrôlé les opérateurs, ni imposé des sanctions« , tandis que « des habitats forestiers protégés ont été détruits en violation des directives européennes« , a déploré la Commission. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

En réaction, le gouvernement libéral au pouvoir depuis le mois de novembre a reproché aux précédents cabinets d’avoir « ignoré pendant trois ans les avertissements de Bruxelles« . « Nous nous engageons à mettre en œuvre rapidement des mesures visant à stopper le déboisement illégal« , a déclaré le ministre de l’Environnement Costel Alexe au cours d’une conférence de presse. Gabriel Schwaderer, responsable de la fondation allemande EuroNatur, s’est félicité que l’UE tente d’empêcher la « destruction délibérée » des épicéas des Carpates et d’espèces menacées. Il espère une mise en conformité rapide de la part de Bucarest, « car il s’agit de notre dernière chance, si on veut sauvegarder une partie importante des dernières grandes forêts d’Europe« . Gabriel Paun de l’ONG Agent Green a pour sa part dénoncé une « situation ayant échappé à tout contrôle« , citant l’exemple de 10.000 hectares de forêts primaires, abritant des ours, des loups et des lynx, déboisés sur un site classé, dans le nord de la Roumanie.

L’année dernière, deux gardes forestiers ont été retrouvés morts après avoir surpris des bûcherons de couper illégalement du bois. En 2015, l’expert Gheorghe Marin, chargé par le gouvernement de rédiger un inventaire des forêts, a estimé à 20 millions de m3 les coupes d’arbres « non déclarées » chaque année, quasiment équivalentes aux volumes officiellement enregistrés. Ces chiffres avaient été contestés par le gouvernement social-démocrate de l’époque. En Roumanie, où les forêts couvrent un tiers du territoire (7 millions d’hectares), la filière bois représente 3,5% du PIB et de nombreuses entreprises étrangères s’approvisionnent dans ce pays.

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