Pour Inger Andersen, directrice du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), la nature nous envoie un message avec la pandémie de coronavirus et la crise climatique actuelle,
Selon Inger Andersen, l’humanité exerce trop de pressions sur le monde naturel, avec des conséquences néfastes, et ne pas prendre soin de la planète signifie ne pas prendre soin de nous-mêmes. C’est ce qu’elle a détaillé dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian.
Le PNUE souligne par ailleurs que l’épidémie de coronavirus met en évidence la nécessité de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur les écosystèmes et la faune. Les maladies transmises de l’animal à l’homme sont en augmentation, pourtant, l’activité humaine continue de causer une destruction sans précédent des habitats sauvages. Les scientifiques suggèrent que les habitats dégradés pourraient encourager des processus d’évolution plus rapides et la diversification des maladies, les agents pathogènes se propageant facilement au bétail et aux humains.
L’Organisation mondiale de la santé rapporte qu’un animal est probablement la source du coronavirus 2019 (COVID-19), responsable de l’infection de dizaines de milliers de personnes dans le monde et ayant mis à rude épreuve l’économie mondiale. L’organisation fournit des mises à jour quotidiennes sur son site internet.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les chauves-souris sont le porteur le plus probable du COVID-19, mais l’OMS ajoute qu’il est possible que le virus ait été transmis à l’homme par un autre hôte intermédiaire, un animal domestique ou sauvage.
Les coronavirus sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’ils sont transmis entre les animaux et les hommes. Des enquêtes précédentes ont montré que le syndrome respiratoire aigu sévère était transmis des civettes aux humains, tandis que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient s’est transmis des dromadaires aux humains. « Par conséquent, en règle générale, la consommation de produits animaux crus ou insuffisamment cuits devrait être évitée, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé dans une déclaration. La viande crue, le lait cru ou les organes d’animaux crus doivent être manipulés avec précaution afin d’éviter toute contamination croisée avec des aliments non cuits».
Cette déclaration a été faite quelques jours avant que les législateurs chinois ne prennent des mesures pour freiner le commerce des animaux sauvages et la consommation de tous les animaux sauvages. « Les êtres humains et la nature font partie d’un seul et même système connecté, et la nature fournit la nourriture, les médicaments, l’eau, l’air pur et de nombreux autres avantages qui ont permis aux gens de s’épanouir »,a déclaré Doreen Robinson, chef de la section « Vie sauvage » du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Le rapport Frontières 2016 du PNUE sur les problèmes émergents d’ordre environnementaldémontre que les zoonoses menacent le développement économique, le bien-être animal et humain et l’intégrité des écosystèmes. Plusieurs maladies zoonotiques émergentes ont fait la une des journaux du monde entier ces dernières années, car elles ont provoqué ou menacé de provoquer des pandémies majeures. Il s’agit notamment du virus Ebola, de la grippe aviaire, de la fièvre de la vallée du Rift, du virus du Nil occidental et du virus Zika.
Selon le rapport, au cours des deux dernières décennies, les maladies émergentes ont eu un coût direct de plus de 100 milliards de dollars (hors COVID 19, évidemment !).
Du point de vue de la communauté environnementale, il est important de s’attaquer aux menaces multiples et souvent interdépendantes qui pèsent sur les écosystèmes et la faune sauvage pour empêcher l’émergence de zoonoses, notamment la perte et la fragmentation des habitats, le commerce illégal, la pollution, les espèces envahissantes et, de plus en plus, les changements climatiques.
Le rapport Frontières 2016 du PNUE (en anglais)