La Grande Barrière de corail a connu au cours de l’été austral un troisième épisode grave de blanchissement de corail en cinq ans, un phénomène provoqué par le réchauffement climatique qui menace cet écosystème australien unique.
Inscrite au Patrimoine mondial par l’Unesco en 1981, la Grande barrière s’étend sur environ 2.300 kilomètres le long de la côte nord-est de l’Australie et constitue le plus vaste ensemble corallien de la planète. Le nord de cet écosystème avait déjà subi en 2016 et 2017 deux épisodes sans précédent de blanchissement de ses coraux et l’Australie a encore revu l’été dernier les perspectives de cet ensemble, les considérant désormais comme « très mauvaises ». Or la Grande barrière a subi ces derniers mois des dégâts « très étendus », notamment dans des zones précédemment épargnées devenues le théâtre d’un « blanchissement modéré ou grave » des coraux, a annoncé jeudi l’Autorité du parc marin de la Grande barrière de corail, qui réalise une étude de la zone par reconnaissance aérienne. Les dégâts ont été moins importants dans les portions touristiques proches de Cairns, dans l’Etat du Queensland, et dans les Îles des Whitsunday, selon l’Autorité.
Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est dû à la hausse de la température de l’eau, celle-ci entraînant l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments. Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste. La Grande Barrière est aussi menacée par l’acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux, qui a proliféré en raison de la pollution et des ruissellements agricoles. Le gouvernement conservateur de Scott Morrison est accusé de traîner les pieds dans la lutte contre le réchauffement climatique pour ne pas sacrifier la lucrative industrie du charbon qui emploie de nombreux Australiens. L’étude rendue publique par l’Autorité « montre la nécessité urgente de mener des politiques climatiques pour préserver les récifs », a déclaré Shani Tager, de la Société australienne pour la préservation marine.