Des « centaines de milliers » de poissons d’eau douce sont morts dans une Australie aux prises avec une grave sécheresse, ont déclaré mardi 22 janvier les autorités, qui annoncent de nouveaux épisodes de décès massifs.
Les habitants de Minindee (Australie), près du fleuve Darling, qui forme avec le Murray le bassin hydrographique le plus important du pays, déplorent un tapis blanc de poissons morts flottant le ventre à l’air sur le cours d’eau. Quelques semaines après le décès de près d’un million de poissons dans cette région du sud-est de l’immense île-continent, une nouvelle hécatombe vient d’être constatée. Les scientifiques ont mis en cause les faibles niveaux d’eau et d’oxygène ainsi que l’apparition d’algues. Des inspecteurs du ministère des Industries primaires de Nouvelle-Galles du Sud se sont rendus sur place et ont constaté que « des centaines de milliers de poissons ont péri ». « Nous nous attendons à de nouveaux décès de poissons dans le fleuve Darling car nous avons relevé la présence d’un grand nombre de poissons en détresse », a dit le ministère dans un communiqué. Le bassin Murray-Darling, région agricole clé, s’étend sur plusieurs Etats et recouvre des milliers de kilomètres. Les températures doivent fortement grimper durant les prochains jours et aucune pluie n’est à l’horizon si bien qu’il y a un « risque élevé de nouveaux décès de poissons dans les jours et semaines à venir », ont déclaré des responsables. Le gouvernement fédéral a imputé la catastrophe à la sécheresse mais les spécialistes et les riverains mettent en cause des prélèvements systématiques des eaux et la pollution. La dernière hécatombe est vraisemblablement liée « aux niveaux dangereusement bas d’oxygène dissous » dans l’eau consécutifs à une baisse soudaine des températures après une longue période de canicule. Le ministre chargé de l’Eau de Nouvelle-Galles du Sud Niall Blair a déclaré à la chaîne publique ABC que son gouvernement manquait de solutions après avoir installé des aérateurs dans les fleuves, remède qui fait figure de « simple pansement ». « Ce n’est pas une question de dépenses, c’est simplement que personne ne propose d’alternatives », a-t-il dit. « La seule chose qui changerait vraiment la situation c’est de l’eau fraîche qui viendrait dans le bassin et cela n’est pas une possibilité pour le moment ». L’intérieur de l’est australien est en proie à une sécheresse prolongée. Les températures extrêmement élevées de ces dernières semaines aggravent la situation.