L’Indonésie a porté plainte devant l’OMC contre l’Union européenne dénonçant une politique qu’elle estime « discriminatoire » contre l’huile de palme, a annoncé le ministère indonésien du Commerce.
L’Indonésie a porté plainte devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) contre l’Union européenne concernant sa politique sur l’huile de palme. Cette plainte pourrait déboucher sur une bataille commerciale avec l’Indonésie, le premier producteur mondial d’huile de palme, et l’Union européenne inquiète de l’impact pour l’environnement de cette culture. « L‘Indonésie a officiellement envoyé une requête à l‘Union européenne pour consultation le 9 décembre 2019 qui est la première étape d’une plainte« , a expliqué Agus Suparmanto, le ministre du Commerce indonésien dans un communiqué. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Les Européens considèrent l’huile de palme comme un biocarburant non durable à cause de son effet sur la déforestation. En conséquence, dans le cadre de la directive « Red II », l’UE a décidé que le biocarburant à base d’huile de palme ne pourra pas être pris en compte pour atteindre les objectifs que s’est fixée l’Europe en terme d’utilisation des énergies renouvelables en 2030, ce qui devrait aboutir à restreindre son usage. Le pays voisin, la Malaisie, deuxième producteur mondial d’huile de palme, a aussi brandi la menace d’une plainte devant l’OMC mais se donne encore un peu de temps. Teresa Kok, la ministre malaisienne en charge du secteur de l’huile de palme a indiqué à l’AFP lundi qu’elle se rendrait en Europe en mars et qu’une procédure ne serait pas enclenchée avant cette étape. « Je veux donner une chance à mon déplacement (de débloquer la situation NDLR) et voir si on peut éviter de porter plainte devant l‘OMC« , a-t-elle précisé.
L’huile de palme est l’huile végétale la plus utilisée au monde et un ingrédient clé d’un grand nombre de produits, de la nourriture aux cosmétiques. Mais l’huile de palme est montrée du doigt par les défenseurs de l’environnement pour la déforestation qu’elle entraîne en Asie du Sud-Est, et est vue comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité tropicale. L’Indonésie a déjà essayé plusieurs autres voies de négociations bilatérales sans parvenir à un accord, a indiqué Iman Pambagyo, directeur général des négociations commerciales internationales. « Nous avons besoin de réaffirmer la position de l‘Indonésie vis-à-vis de la politique européenne« , a-t-il indiqué pour justifier la plainte devant l’OMC.
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