De nombreux pays bordant le lac Tchad sont attendus pour discuter de la préservation de l’écosystème du bassin.
Une conférence pour le lac Tchad, organisée sur trois jours par le gouvernement nigérian et l’Unesco, s’est ouverte lundi à Abuja dans le but de lancer un projet de préservation de cette région dévastée par le changement climatique et les conflits. De nombreux représentants des quatre pays qui bordent le lac (Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria), ainsi que de Centrafrique, sont attendus pour discuter de solutions pour « revitaliser l’écosystème du bassin pour un subsistance durable, la sécurité et le développement », selon le communiqué de présentation de l’Unesco. Le changement climatique, aggravé par une très mauvaise gestion des ressources hydrauliques au fil des ans, a conduit à la disparition de 90% de la surface du lac en 40 ans. Les Nations Unies se sont engagées à financer des programmes de recherche et de conservation à hauteur de 6,5 millions de dollars (5,3 millions d’euros) pour apporter de l’aide aux 40 millions de personnes qui dépendent de ce lac, au carrefour entre le Sahel et l’Afrique centrale. Au fur et à mesure de la disparition du lac et du manque de nourriture que cela entraîne, la région est devenue le foyer des nombreuses crises sécuritaires, notamment celle entretenus par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram. Petits agriculteurs et pêcheurs ont rapidement nourri les rangs des combattants ou des milices qui s’opposent au groupe, faisant de ce conflit un des plus meurtriers au monde en quelques années. Les Nations Unies estiment que l’instabilité sécuritaire et alimentaire, a forcé 2 millions de personnes à quitter leur foyer et 10,7 millions dépendent de l’aide alimentaire pour survivre.