Colère après le début de la construction d’un chemin de fer dans le parc de Nairobi

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Des défenseurs kényans de l’environnement ont exprimé leur indignation après le début de la construction d’une ligne de chemin de fer dans le parc national de Nairobi.

La construction d’une ligne ferroviaire, qui doit relier Nairobi à Naivasha, dans la vallée du Rift, puis ensuite peut-être à l’Ouganda et à d’autres pays de la région, a été entamée dans le parc national de Nairobi, en dépit selon ses détracteurs d’une décision judiciaire ordonnant la suspension du projet. La ligne est la prolongation de celle reliant la capitale à Mombasa, sur l’océan Indien. Inaugurée en mai 2017, celle-ci représentait le plus grand projet d’infrastructure accompli au Kenya depuis son indépendance en 1963. Depuis 2016, le nouveau tronçon est au cœur d’une bataille judiciaire entre le gouvernement et des défenseurs de l’environnement. Mais la semaine passée, des grues, du matériel de construction ont fait leur apparition et des centaines d’ouvriers ont commencé à travailler, sous la protection d’hommes armés. Le parc national de Nairobi, le doyen des parcs d’Afrique de l’Est, imaginé dans les années 1940 par les colons britanniques, est une étendue de près de 120 km3 en bordure de la capitale kényane et un refuge pour lions, zèbres, crocodiles, rhinocéros, hippopotames, antilopes et autres buffles. Les animaux y viennent via, au sud, un couloir de migration vers d’autres parcs naturels comme le célèbre Masai Mara. Pour les défenseurs de l’environnement, le chemin de fer est une menace directe pour la survie de ce parc sans équivalent dans le monde. « Ce que vous voyez ici, c’est un gouvernement qui veut à tout prix que les choses aillent dans son sens, même si c’est au mépris d’une décision de justice », a déclaré Jim Karani, le responsable juridique de l’organisation Wildlife Direct, qui est impliquée dans le contentieux. Un petit groupe d’activistes a manifesté jeudi sur les lieux pour exiger que le gouvernement respecte la décision de justice et stoppe la construction de cette ligne, confiée à l’entreprise chinoise China Road and Bridge Corporation. « C’est très décevant. Le gouvernement enfreint ouvertement la loi », a déploré une manifestante, Catherine Chumo. Dans le parc, la ligne de chemin de fer sera surélevée, perchée sur des
piliers de 18 mètres de haut en moyenne, sur une distance de 6 kilomètres. Les piliers seront peints de manière à se fondre dans la savane, les nuisances sonores seront réduites à l’aide de déflecteurs et les animaux pourront continuer à circuler sous le pont. Le gouvernement conteste l’idée qu’il ne respecterait pas la décision de justice suspendant la construction. Selon un porte-parole du Service kényan de la faune (KWS), Paul Gathitu, China Road and Bridge Corporation a fait appel de cette décision, qui de ce fait est donc elle-même suspendue.