En Indonésie, le 1er février, deux hommes ont été arrêtés pour avoir décapité un orang-outan. Le même jour, des trafiquants de carapaces de tortues ont également été mis en état d’arrestation.
Deux Indonésiens, arrêtés pour avoir jeté dans une rivière le corps d’un orang-outan qu’ils avaient décapité après lui avoir tiré dessus à plusieurs reprises, ont affirmé aux enquêteurs avoir agi ainsi pour se défendre. Les suspects, âgés de 32 ans et 41 ans et tous deux employés dans une plantation de caoutchouc sur l’île de Bornéo partagée entre l’Indonésie, la Malaisie et Brunei, risquent jusqu’à cinq ans de prison. Ils ont reconnu avoir tué un mâle orang-outan dont le cadavre décapité avait été retrouvé le mois dernier. Son pelage avait été brûlé sur tout le corps, atteint d’au moins 17 blessures par balles. L’animal mort avait été découvert par un villageois et des images du cadavre flottant près de la rive avaient envahi les réseaux sociaux, suscitant la colère des défenseurs des animaux. Les orangs-outans de Bornéo, plus grands singes d’Asie aux côtés des orangs-outans de Sumatra, sont une espèce en « danger critique » et proche de l’extinction, selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Leur population totale devrait tomber à 47.000 individus en 2025 contre 288.500 en 1973, estimait l’UICN en 2016. Les deux suspects « ont affirmé avoir tué l’orang-outan parce qu’ils ont eu peur en voyant un animal d’une telle taille venir vers eux », a expliqué à l’AFP le chef de la police de Borneo, Anang Revandoko. Ils ont « tiré sur l’animal à de multiples reprises mais (ont dit) qu’il n’était pas mort », a-t-il poursuivi. « L’un d’eux a décapité l’animal par l’arrière, puis ils ont enterré la tête derrière leur maison et jeté le corps dans la rivière ». Une machette qui aurait servi à attaquer l’animal a été saisie. Les orangs-outans sont dotés de bras très puissants mais ne sont pas connus pour attaquer à moins que leur habitat ne soit menacé. Le déboisement et le développement des plantations de palmiers à huile sont jugés responsables de la destruction de leur habitat dans la jungle. Les travailleurs des plantations et les villageois s’en prennent parfois aux orangs-outans considérés comme nuisible et également recherchés par les trafiquants pour être revendus comme animaux de compagnie.
Le jeudi 1er février, deux Chinois ont également été arrêtés en Indonésie en possession de 200 kilos de carapaces de tortues qu’ils voulaient revendre en Chine, a indiqué jeudi la police locale, qui lutte contre le trafic lucratif d’animaux. A la suite d’un renseignement, la police a mené une perquisition dans une maison à Makassar, sur l’île des Célèbes, et découvert les carapaces dissimulées dans des boîtes. Les deux suspects, Chen Jianyi, 25 ans, et Zhong Qiushan, 31 ans, ont déclaré avoir acheté ces carapaces dans la province indonésienne de Papouasie (est) et les avoir ramenées par bateau à Makassar (centre), a précisé la police. Ils envisageaient de les emmener en Chine où elles seraient utilisées pour faire des accessoires, bibelots et souvenirs, selon la même source. « Ils ont reconnu qu’ils revendraient les carapaces de tortues sur le marché local et international », a déclaré à l’AFP le chef de la police locale, Ivan Wahyudi. Menacées par le braconnage et la destruction de leur habitat, les tortues sont une espèce protégée par la loi en Indonésie. Les deux trafiquants, qui vivent dans le pays, risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Cette affaire intervient quelques jours après l’arrestation de sept trafiquants d’animaux soupçonnés d’avoir vendu des crocodiles, des pythons et d’autres espèces protégées sur les réseaux sociaux. L’Indonésie est un archipel d’Asie du Sud-Est dont la biodiversité est une des plus importantes au monde, ce qui en fait un marché lucratif pour les trafiquants d’animaux et entraîne la quasi extinction de certaines espèces, selon des défenseurs de la nature.