Les clins d’oeil de Zemmour et Pécresse aux chasseurs

mohamed Hassan de Pixabay

2001
mohamed Hassan de Pixabay
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Les candidats à la présidentielle Eric Zemmour (Reconquête!) et Valérie Pécresse (LR) ont fait l’éloge des chasseurs, « amoureux de la nature », mardi à Paris à l’occasion d’un « grand oral » devant le Mouvement de la ruralité, l’ancien parti chasse, pêche, nature et traditions (CPNT).

Premier à intervenir, M. Zemmour a plaidé pour « un grand ministère de l’agriculture de la protection de l’environnement et de la ruralité qui regroupera agriculture, environnement, biodiversité ainsi que la chasse, la pêche et la forêt », et donc supprimer le ministère de l’Ecologie existant.  « Je refuse et je refuserai que qui que ce soit vous interdise la chasse. Les vrais écologistes, c’est vous » et pas « les citadins qui veulent des biches comme dans Bambi », a lancé le candidat d’extrême droite.   Eric Zemmour espère « accentuer un mouvement vers la ruralité », notamment via sa promesse d’une bourse de 10.000 euros pour chaque nouveau né en zone rurale.  Il a répété vouloir mettre un terme à « toute construction d’éoliennes », une « folie ».

En fin de matinée, Valérie Pécresse a appelé à « arrêter de faire la chasse aux chasseurs », les « premiers amoureux de la nature. On n’entrave pas la pêche et la chasse qui sont des libertés issues de la Révolution », a-t-elle souligné.  Contre la « désertification des campagnes », la candidate de droite promet « le plus vaste mouvement de décentralisation depuis la loi Deferre » de 1982. Elle entend aussi « sortir la culture des grandes villes », en proposant que « chaque école de France soit jumelée à un artiste ».  Mme Pécresse conditionne l’implantation d’éoliennes à l’accord des populations locales, avec des interdictions dans certaines zones.   Un petit imbroglio a eu lieu avant son départ. La candidate LR a d’abord refusé de signer les trente propositions soumises au candidat par le Mouvement de la ruralité, en observant notamment que « la notion de bien être animal doit également être prise en compte ». Rattrapée par son équipe, elle a finalement signé le document sous réserve que ses observations soient explicitement mentionnées.

Porte-parole du mouvement de la Ruralité et ancien LR, Yves d’Amécourt estime que ses sympathisants se partagent entre Pécresse et Zemmour ou se tournent vers le communiste Fabien Roussel et le candidat et « député berger » Jean Lassalle.   Mais « peu » vers Le Pen, en raison « de son discours pro-animaux » et pas vers Yannick Jadot, « ca c’est sûr », alors que le candidat écologiste veut interdire la chasse le weekend.  En préambule, le président du parti Eddie Puyjalon avait fustigé les « antispécistes » et « écologistes dogmatiques ».