Une évaluation du risque d’extinction des espèces de lucioles au Canada et aux États-Unis révèle un résultat préoccupant : 11 % sont menacées d’extinction.
Emblème des crépuscules et star des soirées en pleine nature, les lucioles ont une connotation magique, voire un peu mystérieuse. Pendant des années, les naturalistes et les écologistes ont noté de façon anecdotique que les lucioles semblaient être en déclin. Mais jusqu’à présent, ils n’en savaient que très peu sur leur état de conservation. Une évaluation – couvrant 77% des espèces connues des États-Unis et du Canada – révèle que 11 % sont menacées d’extinction, 2 % sont quasi menacées et 33 % sont classées dans la catégorie des espèces les moins préoccupantes. Plus de la moitié ont des données insuffisantes, selon les critères de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Comme la majorité des espèces en danger, les lucioles sont menacées par les activités anthropiques ou leurs conséquences. La durée de vie des lucioles est affectée par la destruction et la dégradation de leur habitat, les pesticides, la pollution lumineuse, la mauvaise qualité de l’eau, les espèces envahissantes, la sur-collecte et le changement climatique. Les lucioles ont besoin de sources de nourritures abondantes (comme les escargots et les limaces), de beaucoup de litière de feuilles et de terriers souterrains, d’eau propre, d’une végétation indigène diversifiée et de nuits sombres. Pour survivre, la plupart des larves ont besoin d’habitats humides. Seulement, ces lieux humides sont perturbés par le développement commercial et résidentiel, la construction de routes, le pompage et la pollution de l’eau par les constructions et l’agriculture. La lumière artificielle affecte également les lucioles dont les trois-quarts sont nocturnes et comptent sur leur clignotement pour attirer les partenaires et dissuader les prédateurs. Certaines espèces ont besoin de l’obscurité totale pour s’accoupler et sont particulièrement sensibles à la pollution lumineuse.
Les auteurs de l’article se montrent tout de même rassurants et expliquent qu’il existe des mesures que tout le monde peut prendre pour aider les lucioles. Il est possible d’éteindre les lumières la nuit, de tondre moins ou de remplacer les pelouses par des espèces indigènes, en laissant des feuilles mortes et en éliminant les pesticides et les lumières extérieures. Il aussi conseillé de participer à des projets scientifiques communautaires qui recueillent des données sur la distribution et l’abondance des lucioles ainsi que soutenir les organisations qui protègent et restaurent les habitats dont les lucioles ont besoin.