En Colombie, la paix a accentué la déforestation

Photo d'illustration ©Dfoa de Pixabay

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Une nouvelle étude colombienne a analysé l’évolution du couvert forestier dans le pays avant et après la signature d’un accord de paix en 2016 entre le gouvernement et les guérillas armées. Le rythme de la déforestation serait plus rapide hors période de conflit.

La signature d’un accord de paix en 2016 entre le gouvernement colombien et les rebelles armés était très attendu et ce, depuis des décennies. Cet évènement a marqué la fin de l’une des plus longues guerres civiles du monde mais également le début d’une perte significative du couvert forestier. Une nouvelle étude publiée dans Global Environmental Change a analysé l’évolution du couvert forestier en Colombie avant et après l’accord de paix entre le gouvernement et les guérillas armées. Les résultats ont montré que depuis la fin du conflit, la déforestation a augmenté de 40 % par rapport aux 24 années précédentes alors même que la guerre était à son point le plus critique.

Les auteurs ont constaté qu’entre 1988 et 2012, la superficie des forêts converties pour l’agriculture s’élevait à 1,2 million d’hectares tandis qu’au cours de la période post-conflit, plus brève (2013 à 2019), le rythme de la déforestation s’est accéléré avec 500 000 hectares transformés. Les auteurs ont tenté de comprendre la corrélation entre les conséquences des conflits armés et l’augmentation de la déforestation. Ils ont identifié un total de 181 événements violents et ont constaté que la couverture forestière dans un rayon d’un kilomètre de ces évènements conflictuels a diminué de manière significative post-conflit. D’une moyenne de 19% pendant le conflit, elle est passée à 30% dans la période post-conflit. De même, le développement de l’agriculture a été plus important durant la période post-conflit, mais exclusivement dans les municipalités à faible densité de population, selon l’étude.

Les chercheurs ont également constaté que la présence des FARC (Les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple) avait un impact positif sur l’augmentation de la forêt secondaire – fondamentale pour la régénération de la forêt primaire – mais que cette tendance a diminué pendant la période post-conflit. Les chercheurs ont en effet remarqué que la simple présence de cette guérilla communiste représentait un obstacle pour les investisseurs.

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