Le stress chronique chez les animaux présente un risque pour l’homme

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Une étude publiée dans Scientific Reports montre que les animaux vivant dans de petits fragments de forêt présentent un taux de stress important qui affecte leur système immunitaire.

Après des siècles de développement dans la forêt Atlantique du Paraguay, il ne reste pas plus d’un quart de sa superficie initiale. Les aménagements créés par l’Homme (route, terres agricoles), ont restreint l’espace habitable des animaux. Par conséquent, la deuxième plus grande forêt d’Amérique du Sud après l’Amazonie a perdu une quantité massive de mammifères au fur et à mesure de sa fragmentation. Une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports montre que les espèces vivant dans de petits fragments de cette forêt présentent un taux de glucocorticoïdes – hormones qui élèvent le stress – plus important que ceux des grands massifs forestiers.

Pour arriver à leur conclusion, les chercheurs de l’Université d’État de Chicago, du Rhodes College de Memphis (États-Unis) et de l’Université Nationale d’Asunción au Paraguay ont prélevé des échantillons de fourrure (majoritairement sur l’arrière des pattes) sur 106 petits rongeurs et marsupiaux dans 6 fragments de la forêt Atlantique du Paraguay. Ils ont broyé chaque échantillon en poudre et ont utilisé un test biologique pour mesurer les niveaux de glucocorticoïdes.

Chez l’animal comme chez l’homme, un stress bien dosé permet de trouver l’énergie nécessaire pour accomplir certaines tâches. Les animaux vont se servir de ce stress pour repousser une attaque, changer d’environnement ou faire face à d’autres obstacles de la vie. Mais dans le cas étudié, les auteurs ont trouvé que le stress chez les espèces vivant dans des petits fragments de la forêt atlantique du Paraguay était chronique. Il s’étend sur des semaines voire des mois, ce qui affaiblit le système immunitaire de l’animal et entraîne une augmentation des maladies dans les populations. Cet accroissement présente même des risques de propagations de ces maladies chez l’humain, et donc, facilite l’émergence des zoonoses, relève l’étude.

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