Les microbes sous-marins, des alliés dans la lutte contre le changement climatique

Photo d'illustration © Pexels-de-Pixabay

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Une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences montre que les microbes vivants sur les monticules de roches carbonatées dans les fonds marins consomment du méthane, un puissant gaz à effet de serre et contribuent ainsi à la régulation des températures de la Terre.

Le méthane est un composé chimique qui s’échappe naturellement des fonds sous-marins. Il s’agit d’un puissant gaz à effet de serre. Cependant, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a montré que les microbes vivants sur les monticules de roches carbonatés au fond de l’océan consomment ce composé, ce qui permet de le séquestrer. Les auteurs ont même constaté qu’ils étaient capables de consommer le méthane 50 fois plus vite que les microbes vivants dans les sédiments. Pour obtenir ces résultats, ils ont recueilli des échantillons dans sept suintements différents des fonds marins autour de l’Amérique du Nord.

Les chercheurs ont identifié 1 025 espèces microbiennes différentes sur les sept sites étudiés. Sur toute la surface de la Terre, on estime à 1 000 milliards le nombre d’espèces microbiennes. Ils ont constaté que dans un suintement de méthane au large de la côte de Malibu en Californie, les microbes consommaient du méthane à des taux cinq fois plus élevés que d’autres sites où le composé chimique est prolifique. Jeffrey Marlow, auteur principal de l’étude explique au site d’informations Mongabay qu’il continue de chercher avec son équipe pourquoi le méthane est consommé à des taux différents selon les sites.

Ces microbes qui vivent sur la roche monticules de roches carbonatés des fonds sous-marins jouent un rôle déterminant dans la régulation de la température de la Terre. En consommant le méthane, ils évitent que celui-ci remonte dans la colonne d’eau et ne se retrouve dans l’atmosphère. Cet hydrocarbure est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone lors de ses 20 premières années dans l’atmosphère. Le scientifique souligne que les microbes ont une grande importance dans l’environnement. Cependant, il estime qu’ils sont « hors de vue, hors de l’esprit – mais ils sont souvent la première ligne de défense en termes de changement climatique ». Marlow explique à Mongabay qu’il serait pertinent de s’intéresser davantage à ces organismes « qui peuplent à peu près toutes les parties de la biosphère, mais qui ne sont visibles que sous la lentille d’un microscope. »