Un espoir pour l’éléphant d’Afrique

Photo d'illustration ©willm78 de Pixabay

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La revue Current Biology a récemment publié une étude qui se veut rassurante en ce qui concerne la santé des populations d’éléphants d’Afrique. Les recherches montrent que si l’on réduit radicalement les pressions humaines sur ces animaux, alors ils ont de grandes chances de rebondir dans certaines zones du pays.

Les éléphants d’Afrique voient leur aire de répartition géographique diminuer en raison du braconnage pour l’ivoire ainsi qu’à cause de la perte d’habitat liée aux activités anthropiques. Une étude récemment publiée dans Current Biology montre cependant qu’environ 62,9 % (18 millions de km2) de la superficie du continent Africain (30,37 millions de km2) constituent un habitat approprié pour les éléphants. Les chercheurs ont découvert de vastes zones d’habitat potentiellement adaptées aux éléphants en République Centrafricaine et en République démocratique du Congo. Ils ont noté que les forêts de ces régions abritaient autrefois des centaines de milliers d’éléphants, mais qu’elles n’en abritent plus aujourd’hui que 5 000 à 10 000.

L’étude relève qu’environ 18 millions de kilomètres carrés d’Afrique – une superficie supérieure à celle de la Russie – présente un habitat approprié pour les éléphants. Pourtant, leur aire de répartition réelle n’est plus que de 17 % de ce qu’elle pourrait être en raison de la pression humaine et du massacre des éléphants pour l’ivoire. Les résultats suggèrent que, s’ils sont libérés de la pression humaine, notamment du braconnage pour leur ivoire, les éléphants ont encore un grand potentiel de récupération dans des zones où l’empreinte humaine est légère. Les auteurs soulignent que les 18 millions de kilomètres carrés potentiellement habitables pour les éléphants comprennent de nombreuses zones où la coexistence pacifique entre l’homme et l’éléphant est encore possible, ainsi que d’autres où cette perspective est clairement irréaliste. En effet, les éléphants africains de savane et de forêt peuvent vivre dans de nombreux environnements, des semi-déserts aux forêts marécageuses tropicales. Les données de suivi montrent que les éléphants vivant dans des zones protégées ont tendance à avoir des domaines vitaux plus petits. Les analyses suggèrent alors que c’est probablement parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité sur les terres non protégées. L’étude indique qu’environ 57 % du territoire actuel des éléphants se trouve en dehors des zones protégées, ce qui souligne le peu d’espace actuellement réservé à leur sécurité. Pour assurer la survie à long terme des éléphants, les chercheurs affirment que la protection de l’habitat, la protection des éléphants eux-mêmes contre le massacre illégal et une éthique de coexistence entre l’homme et l’éléphant seront essentielles.

D’après le site d’informations The Conversation, deux décisions importantes ont été prises ces dernières semaines concernant les éléphants d’Afrique. Elles devraient avoir des répercussions majeures sur la survie de ces mammifères géants. La première décision a été prise par un organisme mondial consacré à la conservation des éléphants en Afrique. Cet organisme a reconnu que les éléphants d’Afrique se divisaient en deux espèces distinctes : les éléphants de forêt et ceux de savane. Cela marque un tournant, car leurs populations individuelles sont plus petites que lorsqu’elles sont reconnues comme une seule espèce. Elles sont également confrontées à des menaces communes et uniques qui doivent être identifiées pour cibler les actions de conservation. La deuxième décision, largement partagée dans les médias est celle prise par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui a mis à jour sa liste rouge et a classé les éléphants d’Afrique dans des catégories plus menacées. « En tant qu’espèce unique, les éléphants d’Afrique étaient auparavant classés dans la catégorie « vulnérable », car la population avait diminué de plus de 30 % au cours des trois dernières générations », indique The Conservation dans un article. « L’organisme a désormais classé les éléphants de forêt dans la catégorie « en danger critique d’extinction », qui concerne les espèces dont la population a diminué de plus de 80 % en trois générations. Et elle a classé les éléphants de savane dans la catégorie « En danger » – un déclin de plus de 50 % en trois générations ». Cette dernière décision va permettre de changer la façon dont ces animaux sont étudiés et conservés. « Les écologistes et les défenseurs de l’environnement pourront se concentrer sur la compréhension de leur écologie unique et sur les menaces spécifiques auxquelles ils sont confrontés du fait de la pression humaine », ajoute le site d’informations.

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