Des maires du Honduras, Guatemala et Salvador s’allient contre une mine d’or

Анатолий Стафичук de Pixabay

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Анатолий Стафичук de Pixabay
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Des maires de municipalités au Guatemala, au Salvador et au Honduras se sont alliés pour dire leur opposition à un projet de mine d’or à ciel ouvert en territoire guatémaltèque qui pourrait selon eux contaminer les eaux du fleuve Lempa, le plus grand d’Amérique centrale, qui assure les besoins en eau de 4,5 millions de personnes.

Les maires réunis au sein de la « Communauté trinationale des municipalités Rio Lempa » affirment que la mine aurifère Cerro Blanco, initialement gérée par la société « Entremares S.A. » est maintenant entre les mains d’une société canadienne, « Bluestone Resources ». Selon eux, cette dernière à « l’intention » de changer la méthodologie d’exploitation minière souterraine en exploitation à ciel ouvert » qui serait « plus destructrice ». Ils estiment « irrémédiables et irréversibles » les dommages causés à l’environnement, à l’eau et aux écosystèmes en raison de l’utilisation de grandes quantités de cyanure et d’arsenic pour séparer l’or des matériaux extraits. Selon le communiqué, la mine, située sur la municipalité de Asuncion Mita, a déjà « contaminé » le bassin aquifère, « mettant en danger » la population des trois pays. Le Lempa, long de 422 kilomètres, prend sa source au Guatemala et y court sur 30 km, traverse le Honduras sur 31 km et se jette dans le Pacifique au Salvador après avoir serpenté sur 360 km. « La demande de modification du permis environnemental a été soumise aux autorités nationales à la fin de l’année dernière (…) pour intégrer la nouvelle méthode d’exploitation minière à ciel ouvert », indique la société dans une communiqué diffusé lundi sur son site internet. La société crée en 2017 autour de ce projet minier attend de « recevoir l’approbation de l’amendement du permis environnemental d’ici la fin de l’année, suivi d’un permis de construction et de permis forestiers » et « s’engage à démontrer des pratiques minières responsables ». Son PDG Jack Lundin indique dans ce communiqué que « l’avancement du projet Cerro Blanco a attiré l’attention de certains groupes qui sont connus dans la région pour diffuser des informations erronées sur les impacts des projets de développement comme le nôtre ». Selon lui, « l’exploitation minière responsable offre des avantages socio-économiques », le projet minier étant « l’un des plus importants investissements directs étrangers dans le pays depuis la pandémie de Covid-19 et contribuera de manière significative au produit intérieur brut » du Guatemala.