LVMH veut neutraliser son impact sur la biodiversité d’ici 2030

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Le numéro un mondial du luxe LVMH ambitionne de neutraliser son impact sur la biodiversité d’ici 2030, a annoncé son directeur de l’Image et de l’Environnement du groupe, Antoine Arnault, dans une interview mercredi.

« Nous visons le +zéro désertification et déforestation+ d’ici à 2030 pour l’ensemble de nos chaînes d’approvisionnement », a déclaré Antoine Arnault dans cette interview croisée avec Audrey Azoulay directrice générale de l’Unesco, dans le journal La Croix« Les avancées technologiques et le fait que toutes les grandes entreprises du monde travaillent simultanément sur ces thèmes nous permettront dans les dix à quinze ans de croître sans polluer », affirme Antoine Arnault. En clair, LVMH s’engage à ne pas utiliser d’ici 2030 de matières premières en provenance de zones à fort risque de déforestation ou de désertification. « A cette date, nous aurons aussi déployé l’agriculture régénératrice pour l’ensemble de nos approvisionnements stratégiques : raisins, coton, laines, cuir ou huile de palme ». Et d’ici 2030, 5 millions d’hectares d’habitat de la faune et la flore seront réhabilités par LVMH, selon Antoine Arnault.
Pour mesurer cet impact sur la biodiversité, le groupe aux 75 « maisons » (Louis Vuitton, Dior, Guerlain, Fendi, Dom Pérignon ou encore Bulgari) utilisera le Global Biodiversity Score, développé par CDC biodiversité, filiale de la Caisse des dépôts, et travaillera avec le cabinet Quantis. Lundi, un rapport publié par le site spécialisé Business of Fashionavait épinglé les géants de la mode, dont LVMH, sur leurs engagements écoresponsables, en déplorant des écarts entre les discours et les faits. Kering (Gucci, Saint Laurent, Balenciaga…) apparaissait comme le meilleur élève parmi les 15 groupes de luxe, grande distribution et sportswear étudiés, avec 49 points sur 100 dans l’indice établi. LVMH cumulait 30 points, derrière PVH (Calvin Klein, Tommy Hilfiger… 41 points) et Hermès (32 points) mais devant Richemont (19 points). Antoine Arnault a par ailleurs indiqué que LVMH intensifiait son action « en faveur du bien-être animal » — même si, reconnaît-il, le groupe continue « à proposer les cuirs et fourrures à (ses) clients, parce que leur substituts synthétiques peuvent poser d’autres problèmes comme la pollution des océans par les microplastiques ». LVMH contribue « à sauver des espèces, par exemple les alligators, dont les experts s’accordent à dire que le développement de fermes d’élevage a empêché la disparition, a-t-il estimé. Il n’y a pas de cosmétiques sans espèces végétales, pas de sacs à main sans espèces animales… nos produits proviennent de la nature et nous avons le devoir de la préserver », a-t-il ajouté.