Les pêcheurs français estiment lundi faire l’objet d’une « campagne de diabolisation » de la part d’ONG dénonçant leur rôle dans la chute de la population de dauphins dans le golfe de Gascogne.
« La problématique des captures accidentelles de mammifères marins et plus particulièrement de dauphins communs s’est transformée en une opération de communication et de dénigrement du métier de marin pêcheurs et du travail considérable engagé pour comprendre et lutter contre le phénomène, affirme le Comité national des pêches (CNPMEM), dans un communiqué. Sans vouloir minimiser le phénomène, le Comité dit vouloir sortir de la spirale émotionnelle pour se concentrer sur les faits établis, notamment par les scientifiques. Il souligne notamment que pour l’année 2020, aucune donnée consolidée sur les estimations de captures n’a été publiée à ce jour et estime que toute extrapolation des données d’échouages 2021 est à proscrire ».
L’observatoire scientifique Pelagis faisait état, le 9 février, de 450 petits cétacés échoués sur la façade atlantique française depuis le début de l’année, dont 90% de dauphins communs, une espèce protégée. « La quasi-totalité présentait des traces de captures externes et ou internes, selon Pelagis, qui parle de mortalités de dauphins en lien avec la pêche toujours aussi intenses ». Globalement, depuis 2016, Pelagis constate une aggravation du phénomène de captures accidentelles liée aux pratiques de pêche, qui menace la population de dauphins communs dans le golfe de Gascogne. Face à ce constat et à la mise en demeure de la Commission européenne qui accuse la France de ne pas respecter ses obligations envers cette espèce protégée, le gouvernement a écarté il y a plusieurs mois une fermeture temporaire de la pêche dans cette zone, que réclamaient certaines ONG. L’association France Nature Environnement (FNE) a formé un recours la semaine dernière auprès du Conseil d’Etat contre la ministre de la Mer, jugeant insuffisant le plan gouvernemental pour limiter les captures accidentelles de dauphins. Parmi les mesures engagées, les 87 chalutiers du golfe de Gascogne doivent être équipés depuis le 1er janvier de « pingers », dispositifs acoustiques pour éloigner les cétacés. Ils doivent aussi déclarer leurs captures accidentelles.
« Aucun pêcheur ne se satisfait d’une capture accidentelle. La préservation des ressources marines, à toute échelle, est la priorité des pêcheurs français »,affirme le directeur général du CNPMEM Jean-Luc Hall, cité dans le communiqué.