La suspension de la chasse au Courlis cendré et à la Barge à queue noire renouvelée d’un an

Photo d'illustration © Dr Georg Wietschorke de Pixabay

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Le courlis cendré et la Barge à queue noire se voient offrir un peu plus de répit. Par deux arrêtés publiés le 28 juillet, le gouvernement renouvelle pour un an la suspension de la chasse pour ces deux espèces

Au travers de deux arrêtés publiés au Journal Officiel le 28 juillet 2021, le ministère de la Transition écologique a suspendu pour une nouvelle saison de chasse soit jusqu’au 30 juillet 2022, la chasse à la Barge à queue noire et au Courlis cendré sur tout le territoire métropolitain. Le Courlis centré (Numenius arquata) connait un déclin prononcé de sa population. On observe une diminution de 43 % de sa population européenne depuis 1980 et de 68% depuis 2001 en France.

Un plan d’action international a été lancé pour protéger cette espèce manacée et celui-ci demande à la France de mettre en place une gestion adaptatives des prélèvements. La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui milite depuis de nombreuses années pour une stricte protection du courlis et de la barge indique dans un communiqué qu’en juilet 2019, « le ministère a autorisé un quota de chasse de 6000 courlis que la LPO a aussitôt contesté avec succès devant le Conseil d’Etat. L’arrêté fut suspendu le 26/08/19 avant d’être annulé le 17/12/2020, confirmant que le quota devait être de zéro individu chassé. Depuis, le Ministère a pris un moratoire suspendant la chasse du courlis cendré pour la saison 2020-2021 qu’il vient donc de reconduire en 2021-2022 »

La sous-espèce continentale de barge à queue noire (Limosa limosa limosa) connaît, elle aussi, un déclin alarmant. En raison de ce déclin l’ensemble des pays de la voie de migration se sont engagés dans le plan international d’action de l’AEWA, reconduit en décembre 2018 pour une période de 10 ans, à ne plus ni chasser la sous-espèce continentale, ni la sous-espèce islandaise (L. l.islandica). « Le Comité d’experts, dans son avis de mai 2019, donnait une possibilité aux chasseurs de prélever 300 individus de la sous-espèce islandaise en limitant la période d’ouverture de la chasse de novembre à décembre pour minimiser le risque de prélever des individus de la sous-espèce continentale. Le ministère, selon ses obligations internationales, a préféré renouveler d’un an le moratoire sur la chasse de l’espèce afin d’avoir le temps de renégocier son engagement à l’international », ajoute la LPO dans son communiqué. Pour autant, l’association estime que ces mesures ne sont pas suffisantes pour protéger ces deux espèces « Au vu du plan d’action AEWA qui interdit sa chasse de 2018 à 2028, c’est donc à minima un moratoire de 3 ans (et non 1 an) qu’il aurait fallu instaurer pour ne pas nuire à la conservation de cette espèce. Même chose pour le Courlis cendré ».