Depuis plusieurs années, les animaux sont devenus un sujet sensible. Documentaires, tribunes, pétitions émaillent l’actualité, dénonçant des actes de maltraitance ou appelant à des mesures en faveur des animaux, et prenant à témoin l’opinion publique.
Le droit lui-même s’est fait l’écho de ces préoccupations avec l’introduction des animaux dans le Code civil en 2015.
C’est ce phénomène social, cette nouvelle sensibilité que scrute cet ouvrage, à sa façon aussi engagé que les tenants de la « cause animale ». Spécialiste de la domestication animale, Jean-Pierre Digard nuance, contextualise, passe de la longue durée historique à l’examen des revendications présentes, et balaye bien des idées reçues. De quels animaux parle-t-on ? Que connaissent les urbains de la vie animale ? L’utilisation d’animaux par l’homme n’a-t-elle pas avant tout été un élément déterminant du processus de civilisation ? Et quelles seraient les conséquences d’une « libération animale » ?
L’animalisme est un anti-humanisme
Jean-Pierre Digard
CNRS Edition – mai 2018 – 128 pages – 14,00 €
S’il critique et dénonce les dérives des mouvements animaliste, antispéciste et véganien, cet ouvrage n’en reste pas à une telle prise de position. Plus profondément, c’est le rapport des animalistes à leur propre humanité, et leur façon de diaboliser l’homme, qui sont rigoureusement mis en question.
Jean-Pierre Digard est directeur de recherche émérite au CNRS et membre de l’Académie d’agriculture de France. Il a développé deux spécialités : l’ethnologie de l’Iran et l’anthropologie de la domestication animale et des relations hommes-animaux