Octave Mirbeau (1848-1917) a gardé, sa vie durant, à la fois une forte relation à la nature, une haine des pouvoirs oppressants et un rapport complexe à la sexualité.
C’est d’ailleurs pour s’éloigner d’une femme qu’il se réfugie en Bretagne, à Audierne, en 1884 et fait l’expérience d’une retraite salutaire sur une côte sauvage et frustre. Il voulait y écrire un roman dédié à la terre, à cette nature qui sauve, qu’il aurait titré Rédemption. Il n’aboutira pas, mais remplira ses textes de sève et de fleurs vénéneuses, d’arbres solidement enracinés et de paysans à leur image, d’animaux dont il dira la vulnérabilité et la force des instincts. Mirbeau se prend aussi de passion pour l’horticulture. Il s’installe en 1889 près de Giverny, où Monet a créé un jardin saturé de fleurs. Les deux hommes échangent graines, plants et bulbes…
Beauté des fleurs, pourriture et loi du meurtre
Octave Mirbeau
Editions Plume de carotte
Parution juin 2017
128 pages
9,90 €
Inquiet pour la faune sauvage, à une époque qui a vu l’avènement des théories de Darwin, Mirbeau renvoie l’homme à ses origines. Comme s’il avait voulu redire, d’une plume trempée dans l’humour noir, son impuissance d’artiste quand la nature sait, de la pourriture, faire jaillir les plus belles fleurs.
« Je vous dirai que j’aime les fleurs d’une passion presque monomaniaque. […] Mais je n’aime pas les fleurs bêtes car, si blasphématoire que cela paraisse, il y a des fleurs bêtes, ou plutôt des fleurs, des pauvres fleurs à qui les horticulteurs ont communiqué leur bêtise contagieuse. » Le concombre fugitif
L’un des 6 titres d’une nouvelle collection d’ouvrages proposant des textes de grands auteurs de la littérature mondiale sur la nature. Chaque recueil, consacré à un auteur, propose une sélection d’extraits » oubliés » à l’intérieur de romans, récits de voyages, journaux intimes ou autres ouvrages, pour donner à lire de belles pages, des pages surprenantes, drôles, qui font rêver ou réfléchir sur le rapport de l’être humain à la nature…