Des scientifiques ont percé le mystère des oiseaux marins aux ailes sombres : ces dernières leurs permettent de voler plus efficacement en absorbant davantage de chaleur.
La plupart des oiseaux qui survolent les eaux océaniques ont une chose en commun : des ailes sombres. Les chercheurs s’étaient déjà penchés sur ce mystère auparavant. Alors que la plupart des scientifiques se sont concentrés sur les fonctions typiques des couleurs, comme la façon dont les plumes des oiseaux peuvent les aider à s’accoupler, à se cacher des prédateurs ou à trouver de la nourriture, d’autres ont examiné comment des plumes plus sombres pouvaient augmenter les capacités de vol. Ces expériences, qui comprenaient des ailes imprimées en 3D, ont toutefois donné des résultats contradictoires.
Grâce à une nouvelle étude, les scientifiques pensent maintenant connaître le fin mot de l’histoire. Les plumes foncées absorbent davantage de chaleur, ce qui améliore l’efficacité du vol, permettant aux oiseaux marins de voler plus vite et plus longtemps que ceux dont les ailes sont plus claires. Des biologistes de l’évolution de l’Université de Gand ont examiné des spécimens de musée de 324 espèces d’oiseaux de mer, dont des balbuzards, des fous de Bassan et des goélands marins. Lorsqu’ils ont comparé la coloration des ailes de ces oiseaux avec ce que l’on sait de leurs performances de vol, ils ont constaté que les oiseaux aux ailes plus sombres avaient tendance à mieux voler.
L’équipe a ensuite rempli de coton deux véritables ailes de fous de Bassan et les a placées dans une soufflerie. Une aile était blanche avec des extrémités noires, l’autre était foncée sur toute sa surface. Les scientifiques ont modifié la vitesse du vent et la position de l’aile ; ils ont également simulé différentes intensités de soleil à l’aide d’ampoules infrarouges. L’aile foncée s’est réchauffée davantage, comme prévu. Mais cette aile plus chaude était également plus efficace, subissant jusqu’à 20 % de traînée en moins que l’aile plus légère, rapporte l’équipe cette semaine dans le Journal of the Royal Society Interface.
Contrairement aux oiseaux qui vivent sur terre, les oiseaux de mer volent pendant de longues périodes dans des conditions de chaleur et de vent extrêmes, note le coauteur Matthew Shawkey. Des adaptations similaires peuvent également être utilisées par d’autres espèces qui volent sur de longues distances, comme les papillons, ajoute-t-il.