Les renards des grandes villes tendent à évoluer pour ressembler de plus en plus à des chiens.
Les populations urbaines et rurales de renards roux (Vulpes vulpes) de Londres et de ses banlieues présentent des caractéristiques crâniennes différentes des renards « ruraux ». Ces changements sont principalement liés à la longueur du museau, les individus urbains ayant tendance à avoir un museau plus court et plus large que les individus ruraux, des cerveaux plus petits et moins de différences entre les mâles et les femelles. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue britannique Proceedings of the Royal society B. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Ces constats renvoient à une expérience conduite depuis les années 1960 en Sibérie : génération après génération, les chercheurs ont sélectionné, dans une population de renards roux, les individus les moins agressifs. Ils ont progressivement constaté une évolution physique des individus sélectionnés : museau plus court, oreilles tombantes… Certains se sont même mis à aboyer !
La nouveauté, c’est que les renards examinés à Londres ont entrepris cette même évolution spontanément, sans sélection extérieure. Des changements typiques de ce que Charles Darwin appelait le « syndrome de domestication ». Dans l’ensemble, le crâne des renards urbains semble être conçu pour une morsure plus forte que celui des renards ruraux, qui sont eux plus adaptés à la vitesse. Peut-être parce qu’en ville, un renard peut rester plus longtemps tranquille, la nuit, devant une poubelle et se nourrir de restes de nourriture humaine, où il peut rencontrer plus d’os qui ne peuvent être écrasés qu’avec des mâchoires plus fortes. Alors que dans « la nature », le renard devra courir pour attraper ses proies, mais pourra sélectionner les parties plus molles de leur viande et délaisser les os.
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