Une nouvelle étude montre que, chez certains primates dont l’homme, la diversité du régime alimentaire a joué un rôle clé dans l’expansion du cortex préfrontal ventromédian, une région cérébrale impliquée dans la prise de décision et la mémoire et qui leur permettrait de développer des stratégies de recherche de nourriture adaptées aux variations saisonnières et spatiales des ressources alimentaires.
Comment la recherche de nourriture a-t-elle contribué à modifier le cerveau et les capacités neuro-cognitives des primates ? Une étude impliquant le Laboratoire d’Histoire naturelle de l’Homme préhistorique du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a tenté de répondre à cette question en combinant écologie et neurosciences. Par ailleurs, plutôt que d’utiliser la taille globale du cerveau pour estimer la capacité des primates à développer des stratégies de recherche de nourriture complexes, les scientifiques sont partis du postulat que la plupart des fonctions mentales impliquent des régions cérébrales précises et délimitées.
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Ainsi, leur étude comparative s’est focalisée sur le cortex préfrontal ventro-médian, une région cérébrale impliquée dans la prise de décision et la mémoire, de cinq espèces de primates dont l’homme, afin d’évaluer son rôle dans la recherche de nourriture. « Les chercheurs montrent que l’expansion du cortex préfrontal ventro-médian est directement reliée à la diversité du régime alimentaire, explique le CNRS dans un communiqué. L’accroissement de cette région pourrait permettre aux primates de développer des stratégies de recherche de nourriture complexes et adaptées aux variations saisonnières et spatiales des ressources alimentaires. » En effet, certains aliments comme les fruits ne sont disponibles dans l’environnement qu’à des endroits précis et à certaines périodes de l’année. Ainsi, les espèces de primates ayant un régime alimentaire plus diversifié, incluant notamment des fruits, pourraient avoir besoin de capacités cognitives importantes afin de prendre des décisions en fonction des coûts et des bénéfices attendus, comparées notamment à des espèces folivores qui ont un accès plus facile aux ressources. « Ces résultats sont d’autant plus importants qu’ils sont spécifiques i.e. que la relation neuro-écologique décrite dans cet article est plus forte pour cette région d’intérêt que pour le cerveau entier ou pour la région cérébrale impliquée dans la perception du corps (cortex somato-sensoriel) », précise le CNRS.
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