Le gouvernement propose de reconduire le classement de plusieurs espèces dans la liste des « espèces d’animaux classés susceptibles d’occasionner des dégâts ». Ainsi du putois et de la belette aux grand dam des ONG.
Le ministère de l’écologie a ouvert une consultation relative aux « espèces d’animaux classés susceptibles d’occasionner des dégâts », anciennement espèces nuisibles. Le public peut donner son avis jusqu’au 27 juin sur le site du gouvernement. Le projet d’arrêté fixe les dispositions pour la période 2019 à 2022 avec les espèces indigènes suivantes : Belette, Fouine, Martre, Putois, Renard, Corbeau freux, Corneille noire, Pie bavarde, Geai des chênes et Etourneau sansonnet.
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Sur les 96 départements français, certaines espèces se voient proposer le classement d’« espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » dans une écrasante majorité d’entre eux. Ainsi ce classement a été retenu pour 90 départements concernant le renard, et 82 concernant la corneille noire. À l’inverse, le classement n’a été retenu que pour deux départements concernant le putois, et un département concernant la belette. Pourtant ce sont ces deux espèces qui catalyse les craintes et la colère des associations environnementales. « Le classement du putois est une hérésie, indique la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dans un communiqué : l’espèce a connu un fort déclin ces dernières années, en raison de la régression de son habitat naturel, les zones humides. […]. Or, le tir et le piégeage contribuent à le fragiliser : plus de 6 000 putois sont tués chaque année. » Concernant la belette, l’ONF affirme que le classement ne se justifie pas : « la prédation de l’espèce sur les élevages est marginale et les mesures de protection des poulaillers sont simples à mettre en œuvre. Au contraire, la belette est extrêmement utile car elle se nourrit essentiellement de rongeurs, qu’elle contribue à réguler. » La LPO plaide ainsi pour un classement de ces espèces sur la liste des espèces protégées, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays d’Europe. De façon générale, elle déplore que le projet d’arrêté maintienne de nombreuses espèces sur les listes alors que les dégâts ne sont pas avérés pour les trois dernières années. Enfin, l’ONG rappelle que si le caractère nuisible de certaines espèces proposées au classement n’est pas avéré, les bénéfices écosystémiques liés à leur présence sont en revanche attestés. Ainsi du geai des chênes, « le premier « forestier » de France par le nombre d’arbres plantés (cet oiseau a l’habitude de cacher les graines et d’en oublier un certain nombre). »
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