Les moules sont les amies du climat (1 min)

Photo Andreas Trepte

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La mytiliculture en Baie du Mont-Saint-Michel s’avère plutôt favorable à l’environnement et pourrait même participer à l’atténuation du changement climatique et de l’eutrophisation, démontre une nouvelle étude.

Dans la Baie du Mont-Saint-Michel, les moules de bouchots occupent 248 km de littoral pour une production annuelle d’environ 10 000 tonnes. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et de l’Ifremer ont exploré les effets de cette production animale sur l’environnement. Celui-ci s’avère faible, notamment en ce qui concerne l’émission de gaz à effet de serre. Quelques processus (production d’énergie ou d’eau, d’équipements ou de matériels spécifiques…) et opérations mécanisées (nettoyage, conditionnement et surtout transport…) sont bien consommateurs d’énergies fossiles, mais les rejets en CO2 de la mytiliculture, comparés à d’autres types de productions animales, est « celle qui contribue le plus faiblement au réchauffement climatique, estime l’Inra dans un communiqué. Estimé à 296 kg de CO2 par tonne de protéines consommables, son bilan carbone est négligeable, loin derrière celui d’autres élevages aquatiques ou terrestres. » Ainsi le bilan carbone de l’élevage de poulet représente 19 539 kg de CO2 par tonne de protéines consommables, tandis que celui des poissons d’aquaculture s’élève à près de 103 000 kg ! En fait, note l’étude, « la production de moules de bouchot contribue à diminuer la quantité de CO2 atmosphérique. Au cours de leur croissance, les moules, véritables usines à filtrer l’eau de mer, prélèvent dans leur environnement du carbone, sous forme de carbonate de calcium, pour fabriquer leur coquille et les pieux sur lesquels elles se développent ont stocké du carbone durant la croissance des arbres. » Par ailleurs, les moules réduisent l’eutrophisation, en absorbant la pollution en matières nutritives (phosphore et azote) provenant d’activités humaines telles que l’agriculture et conduisant à la prolifération d’algues. Non seulement la production de moules de bouchots présente-t-elle un faible impact environnemental, mais « elle pourrait même compenser les effets d’autres activités agricoles, moins favorables à l’environnement, grâce à sa consommation de carbone, de phosphore ou d’azote. »

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