La justice a invalidé un projet de télésiège porté par la commune savoyarde d’Aussois au nom de la défense de l’attractivité des petites stations de moyenne montagne, mais contesté par les défenseurs de l’environnement.
« L’étude d’impact met clairement en évidence la présence d’espèces protégées et identifie des impacts forts » du projet pour ces espèces, écrit le tribunal administratif de Grenoble dans un arrêt rendu mardi.
S’il existe « des mesures d’évitement et de réductions », elles ne sont pas « suffisantes », ajoute le tribunal en annulant les arrêtés d’autorisation des travaux délivrés en 2020 par le maire d’Aussois, dans la vallée de la Maurienne.
Celui-ci envisage de faire appel de cette décision. « Nous allons tout mettre en oeuvre pour continuer d’avancer sur ce projet (…) essentiel pour la station, les vacanciers, le village et ses habitants »,déclare l’édile, Stéphane Boyer, dans un communiqué.
Pour ses défenseurs, le chantier vise à moderniser un télésiège existant, celui de « la Fournache », afin de préserver l’attractivité de cette petite station, où l’activité ski génère 300 emplois directs.
« La sauvegarde des petites stations est un enjeu majeur pour pérenniser un modèle familial, accessible au plus grand nombre », plaide Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) dans ce même communiqué, en jugeant « important de ne pas confondre modernisation et agrandissement ».
Mais ses détracteurs relèvent que le projet prévoit un nouveau tracé du télésiège et la création de nouvelles pistes sur des espaces encore non aménagés.
« Les extensions de domaines skiables déguisées en remplacements de remontées mécaniques se font de plus en plus fréquentes (…) la justice a dit non ! », a commenté l’association France nature environnement (FNE) à l’origine du recours en justice.
« Nous saluons cette décision de justice qui plaide (…) pour un changement profond du modèle économique montagnard », ajoute-t-elle dans un communiqué. « L’extension continue des domaines skiables, qui alimente une urbanisation sans fin et génère la consommation de gigantesques volumes d’eau pour faire de la neige artificielle, n’est pas soutenable ».