Les effectifs de l’Office national des forêts (ONF) « ne baisseront pas en 2023 » , a annoncé samedi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, alors que le président Emmanuel Macron a promis un vaste effort de plantation d’arbres en réponse aux incendies de forêts.
« Pour la première fois depuis vingt ans, les effectifs ne baisseront pas en 2023 », a répondu le ministre au quotidien bordelais Sud Ouest, interrogé sur l’évolution des effectifs de l’ONF. « Ils seront stabilisés sur la totalité du pôle écologie (Ademe, Météo France, Office français de la biodiversité, etc.) et sur l’ONF », a-t-il ajouté. Les effectifs de l’Office, déficitaire, ont fondu ces vingt dernières années, passant de 12.800 personnes en 2000 à près de 8.000 actuellement, chargées de gérer les 11 millions d’hectares des forêts publiques françaises. Un nouveau contrat d’objectifs et de performances (2021-2025) prévoit la suppression de 475 postes supplémentaires, et cinq organisations syndicales ont déposé en juin un recours en justice pour demander son annulation. En août, un rapport sénatorial recommandait au gouvernement de « revenir sur les 500 suppressions de postes de l’ONF prévues »: il faut pour les sénateurs « prévenir l’embrasement » des massifs et pour cela, de « rétablir les postes d’agents de protection de la forêt méditerranéenne supprimés ces dernières années » et « déployer plus de postes » hors région méditerranéenne. En juillet, la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), qui représente plus de 12.000 propriétaires de forêts, et une association de maires ruraux ont réclamé des « services publics forestiers forts » face aux feux monstres et à l’ampleur du défi climatique. « L’Etat va s’appuyer sur son expertise, mais ce n’est pas seulement l’Etat, c’est toute la Nation qui est appelée à s’engager avec ses associations et ses professionnels dans les forêts publiques comme dans les forêts privées », a souligné Christophe Béchu à Sud Ouest. « Nous devrons nous assurer qu’il n’y a pas d’espaces forestiers délaissés et, dans le cas contraire, réfléchir aux moyens de nous substituer aux propriétaires », a-t-il ajouté. « Le réchauffement climatique ne se préoccupe pas de savoir si un arbre est public ou privé. » Il compte en particulier « définir la marche à suivre » d’ici l’été prochain pour obliger les propriétaires privés à débroussailler leurs parcelles. M. Béchu doit se rendre jeudi en Gironde, département dévasté par des incendies de forêts cet été. Le ministre doit notamment en dire plus sur le plan de plantation d’un milliard d’arbres d’ici dix ans -sur 11 milliards actuellement- annoncé vendredi par le président Emmanuel Macron.