La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a épinglé l’Espagne pour sa mauvaise gestion des ressources en eau du parc de Doñana, l’une des plus grandes zones humides d’Europe menacée notamment par l’agriculture intensive.
Paradis des oiseaux inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le parc de Doñana, situé en Andalousie (sud), se compose de lagunes, marais, mais aussi de maquis et
de dunes et abrite sur plus de 100.000 hectares plus de 4.000 espèces dont le
fameux lynx ibérique, en danger, et des espèces d’oiseaux menacées. Les écologistes dénoncent l’assèchement des marais et lagunes et pointent du doigt les cultures voisines, en particulier de fraises, irriguées par des puits creusés illégalement. « L’Espagne aurait dû prendre en compte le captage d’eau illégal et le captage d’eau destiné à l’approvisionnement urbain lors de l’estimation du captage des eaux souterraines de la région de Doñana« , a indiqué la CJUE dans un communiqué. « Elle n’a de surcroît pas pris les mesures appropriées pour éviter les perturbations des types d’habitats protégés situés dans ce parc naturel occasionnées par ce captage », a-t-elle ajouté.
Cet arrêt fait suite à un recours de la Commission européenne contre l’Espagne pour non-respect des règles communautaires en matière de gestion de l’eau. Si elle ne respecte pas les observations de la CJUE, l’Espagne est passible de sanctions financières. Selon la Commission, l’Espagne est le pays ayant commis le plus d’infractions au droit de l’UE en matière d’environnement entre 2015 et 2018, près de trois fois plus que la moyenne des pays de l’Union. D’après l’OCDE, l’Espagne possède une proportion de zones protégées par rapport à la taille de son territoire parmi les plus élevés des pays de l’organisation.